Texte d'orientation pour le 84ème Congrès de l'UNEF (Avril 2015)
Rompre avec le
syndicalisme délégataire et construire les mobilisations étudiantes
pour s’opposer à la politique du gouvernement !
(Le texte résumé, ainsi qu'un lien de téléchargement, se trouvent en fin de page)
Notre 84e congrès
s’ouvre dans un contexte d’austérité généralisée partout en
Europe. La Grèce a été ruinée par les mémorandums successifs qui
ont été imposés à la population par les différentes institutions
et gouvernements en particulier par la Banque Centrale Européenne.
De nombreux pays sont touchés et la France n’échappe évidemment
pas aux attaques que les capitalistes mènent pour profiter de la
crise afin de rétablir leur taux de profit. Le gouvernement en
réduisant drastiquement les dépenses publiques organise le
démantèlement des services publics de la santé et de l’éducation,
et casse le droit du travail via l’Accord National
Interprofessionnel ou la Loi Macron.
Ces politiques ont des
conséquences très concrètes sur nos conditions de vie et d’étude.
Aujourd’hui, les universités se trouvent dans un état
dramatique, en déficit les unes après les autres. Les réformes
libérales menées dans l’enseignement supérieur depuis des
dizaines d’années viennent aggraver ces mesures d’austérité.
Alors que le nombre d’étudiants est en constante augmentation
depuis des années, les inégalités d’accès sont de plus en plus
visibles, en particulier pour les jeunes issus de milieux populaires.
Le gouvernement mène des
attaques dans tous les secteurs : éducation, santé, enseignement
supérieur, monde du travail… Pour notre génération, l’idée
que nous n’avons pas d'avenir est maintenant dominante, et les
idées de l’extrême-droite progressent aussi en son sein. Des
résistances existent, y compris dans les universités, mais elles
n’ont pas réussi à mettre un coup d’arrêt aux politiques du
gouvernement, notamment du fait de leur isolement.
Nous avons constitué la
tendance Action Collective et Luttes Etudiantes avec comme objectif
de proposer une perspective à l’UNEF, pour qu’elle se donne les
moyens d’inverser la situation pour les étudiants en rompant avec
le syndicalisme délégataire et en s’opposant à la politique du
gouvernement.
Notre syndicat doit se
doter d’une stratégie permettant au milieu étudiant de gagner, en
articulant action collective au quotidien et luttes étudiantes. Nous
devons chercher à faire émerger une mobilisation nationale dans
l’enseignement supérieur pour y inverser les rapports de force
actuels, défavorables aux étudiants.
I.
Développer notre activité syndicale au quotidien pour lutter
contre la précarité
Les étudiants doivent
aujourd’hui faire face à des conditions de vie et d’études
dramatiques. Le système d’aides sociales est illisible, le serveur
des bourses ferme de plus en plus tôt, et aucun travail
d’information n’est fait; c’est le parcours du combattant pour
les étudiants. Nous ne voulons pas d’un syndicat délégataire qui
se met à gérer les dossiers d’aides sociales étudiantes en
remplaçant le service social du CROUS. Pour nous, il s’agit
d’informer, d’organiser la défense collective et d’organiser
la solidarité, des bourses aux livres aux coopératives.
A.
Pré-salaire d’autonomie et service public du CROUS
En tant que syndicat
étudiant, l'UNEF a pour mission de permettre la réussite de tous.
L'une des conditions de cette réussite est la possibilité, pour
tous les étudiants, de se consacrer pleinement à leurs études. Le
recours au salariat étudiant est de plus en plus utilisé pour
financer nos études, et l’UNEF ne peut se satisfaire d’une
situation où, pour 45% des étudiants, la poursuite d’études ne
se conçoit pas sans une activité rémunérée pendant l’année
universitaire. Puisque la situation des étudiants s'aggrave, et que
le nombre d’étudiants issus des classes populaires à l’université
recule, il s'agit dès lors de mettre en place les conditions pour
l'accès et la réussite de tous à l'enseignement supérieur. C’est
pourquoi il nous faut obtenir un statut social étudiant.
L'étudiant, défini par
la Charte de Grenoble comme jeune travailleur intellectuel en
formation, devrait avoir droit à un revenu lors de sa formation. Les
étudiants étant en cours de formation et donc n'ayant pas acquis un
niveau définitif de qualification, leur rémunération ne peut être
un salaire en tant que tel, mais doit être vu comme un salaire
anticipé, qui serait financé par une branche de la sécurité
sociale. Les cotisations sociales alimentent aujourd’hui un “pot
commun”, dont les individus bénéficient sous forme d’allocations
familiales, d’indemnités chômages ou encore de pensions de
retraite. Ce “salaire socialisé” existe à quasiment tous les
âges de la vie, mis à part pour les jeunes en formation.
L'objectif premier du
dispositif que nous proposons est la mise en sécurité sociale du
jeune et son accès à l'autonomie. De là, découle la nécessité
d'une rémunération forfaitaire, donc universelle dans l’accès
comme dans le montant, incompressible à hauteur du SMIC pour
permettre à chaque étudiant de faire ses propres choix.
L'attribution du pré-salaire d'autonomie implique en effet une
déclaration fiscale indépendante.
Cette allocation serait
financée par la création d'une nouvelle cotisation sociale, qui
alimenterait un fond national d'aide aux étudiants, qu'abonderait
également l'Etat. Son alimentation suppose une nette hausse des
salaires puisque la cotisation est un élément de salaire. Ce
financement par cotisation suppose la mise en place d'un organisme
spécifique pour gérer sa distribution sous forme d'une branche
jeunesse de la sécurité sociale, s’étendant à l'ensemble de la
jeunesse, et dont la gestion serait réalisée par des élus des
organisations représentatives des salariés et des étudiants. Ce
système permettrait un accès démocratisé à l’université, et
forcerait les entreprises à reconsidérer les conditions d’embauche
et de travail.
En plus de défendre une
refonte du système d’aides sociales du CROUS, il est bien
évidemment nécessaire d’informer les étudiants sur les réalités
et la complexité du système d’aides sociales, notamment en menant
des campagnes d’information avant la clôture du service de DSE, et
réclamant que cette clôture s’étende jusqu’à la rentrée. Il
s’agit également d’organiser les étudiants en retard sur leurs
dossiers de DSE, en organisant des rassemblements devant les CROUS
pour permettre d’obtenir le recul de cette clôture arbitraire,
mais aussi de mener des batailles pour que les universités versent
la totalité du FSDIE social aux étudiants.
Lutter pour permettre à
tous d'étudier dans des conditions décentes, c'est également
porter des revendications exigeantes en ce qui concerne le logement
et la restauration étudiante. Aujourd'hui, de très nombreux
étudiants ne trouvent pas de place en cité U. Le pire est
évidemment à Paris avec un parc de 4000 chambres intra-muros pour
325 000 étudiants, soit 1 % de bénéficiaires à peine. A l’échelle
nationale, 7 % des étudiants sont logés dans les 165 000 places de
résidence universitaire. Le nombre d’étudiants de milieu modeste
a augmenté dans les années 80, sans que la construction de
logements étudiants ne suive. De plus, ces logements souffrent de
défauts récurrents, qui mettent en péril la réussite des
résidents : insalubrité, montant des loyers inaccessibles aux
étudiants les plus précaires, connexions internet trop instables
pour être utilisées dans le cadre du travail universitaire etc. Il
appartient aux militants de l'UNEF de travailler localement au
recensement des problèmes pour y apporter des solutions concrètes,
à s’opposer systématiquement aux fermetures de cités
universitaires, comme pour celle d’Anthony, et chercher constamment
à organiser les étudiants présents dans les cités U, et les
organisant contre l’augmentation des loyers.
De la même façon, le
syndicat se doit de dénoncer un système opaque d’attribution des
logements en résidence universitaire, comme il est important qu’il
souligne les renoncements du gouvernement en matière de logement,
comme les récentes lois ALUR et Pinel.
Avec le même souci de
permettre à toutes et à tous d’accéder aux sites de
l’enseignement supérieur, et dans un contexte où les universités
de proximité disparaissent peu à peu, l’UNEF doit poser aussi la
question du prix des transports en commun, indispensables pour la
grande majorité des étudiants. La possibilité de se rendre sur le
lieu d'étude gratuitement apparaît comme nécessaire. L’UNEF doit
être en capacité de lancer dès maintenant une campagne sur la
gratuité des transports publics, en faisant le lien avec des
collectifs militants qui interviennent également sur cette question.
B.
Organiser la solidarité en développant des coopératives étudiantes
Alors que le quotidien
des étudiants devient aujourd’hui plus que jamais synonyme de
galère au quotidien, une des tâches de notre syndicat est bien
d’organiser la solidarité concrètement. De fait, la question du
coopératisme devient une nécessité, surtout quand on voit
l’augmentation des tarifs du CROUS. De plus, nous faisons face à
une croissante dépolitisation du milieu étudiant. Il est nécessaire
de faire la démonstration que l’organisation collective paye, tout
en mettant en place des lieux de vie sur nos universités. La
massification du syndicat passe aussi par une nécessaire
diversification de ses pratiques militantes. Le développement d'un
militantisme coopératif s'impose à nous, pas seulement pour
concurrencer la FAGE qui, par le biais des AGORAE a effectivement
pris un temps d'avance sur nous, mais bel et bien pour palier des
carences toujours plus grandes du service public, qui peine toujours
plus à offrir à tous les étudiants souhaitant accéder à
l’enseignement supérieur le cadre nécessaire pour contrer la
précarité étudiant, du fait des politiques austéritaires. Nous
devons être en mesure d'articuler la bataille pour un service public
du CROUS de qualité et de proximité avec la mise en place d'un réel
coopératisme militant géré par les étudiants eux-mêmes.
Il est évident que sur
des sites où il n’y a plus de restaurant universitaire, le fait
d’ouvrir des coopératives est une nécessité dont l’UNEF doit
se saisir.
II.
Résister à la destruction de l’ESR pour le réformer au service
de l’émancipation
Depuis plusieurs années,
les attaques pleuvent sur les universités. L’objectif pour les
gouvernements successifs a été de faire des économies dans les
services publics à travers les plans d’austérité, tout en
restructurant pour s’adapter de plus en plus aux besoins des
entreprises.
A.
Une décomposition avancée de l’ESR qui justifie les attaques à
venir
1.
Austérité à l’université, nos diplômes et notre avenir
attaqués !
La majorité des
universités sont en déficit budgétaire avec des conséquences
variables en fonction des universités : suppressions de filières et
de TD, réduction du volume horaire, mise en place de cours en ligne
remplaçant les cours en présentiel, dégradation des conditions
d’examens etc. On assiste également au renforcement des capacités
d’accueil qui remettent en cause l’accès à tous les étudiants
à la filière et à l’université de leur choix.
Pour passer outre les
problèmes de budget tous les moyens sont bons pour les présidences
d’universté. Certaines d’entre elles ont notamment recours à
des pratiques illégales comme la sélection sur dossier à l’entrée
de certaines filières de premier cycle ou la mise en place de frais
d’inscription supplémentaires. Le gouvernement a d’ailleurs
décidé de réouvrir ce dossier pour mieux faire payer l’austérité
aux étudiants. Après avoir augmenté les frais d’inscription des
grandes écoles, il évoque maintenant une éventuelle augmentation
pour les étudiants étrangers, dans la perspective de les augmenter
pour tous.
Le budget de
l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (ESR) est en
stagnation constante, dépassant à peine le taux d’inflation. Le
recul du gouvernement sur la baisse des 70 millions d’euros est en
réalité très symbolique. Nous assistons en fait à une baisse du
budget de l’enseignement supérieur de 456 millions d’euros, dont
un manque de 200 millions d’euros pour les universités. Les
problèmes vont donc se renforcer.
2.
Réformes de l’enseignement supérieur : danger pour les étudiants
!
La situation dramatique
des universités s’explique bien entendu par le désengagement
financier de l’Etat mais aussi par l’autonomie financière des
universités. Les seuls financements que l’Etat accorde aujourd’hui
aux universités se font sous la forme de projets d’excellence,
comme par exemple les IDEX. Les universités financent donc des
filières d’élites dans des domaines précis, avec pour objectif
l’obtention de crédits supplémentaires. En parallèle, elles
diminuent les budgets des autres formations notamment des premiers
cycles. L’université de Paris 11 en est un bon exemple : malgré
un budget très important, l’essentiel des fonds sont orientés
vers les filières d’excellence au détriment des autres.
Les problèmes viennent
des choix du gouvernement et non des “mandarins” comme veut le
faire croire la direction du syndicat. Même si certains dirigeants
d’université sont convaincus de mettre en place la sélection et
l’excellence, la majorité le font pour faire face aux déficits
budgétaires. Aujourd’hui, il faut rechercher l’unité avec les
personnels et les enseignants pour s’opposer aux politiques menées
sur les universités.
Avec la loi Fioraso, le
gouvernement a prévu de faire passer la carte universitaire de 83
universités à une trentaine de pôles universitaires. Ces
regroupements, sous forme de communautés d’universités ou de
fusions, visent à rationaliser les dépenses des universités. Les
conséquences des regroupements sont déjà visibles. Dans le
regroupement Paris Lumière, cinq filières de langues ont été
supprimées à Paris 8 car elles existaient à Paris 10. A Paris 1,
la COMUE Hesam, regroupant une université et 11 grandes Ecoles,
risque de remettre en cause l’offre de formation. Le risque est de
voir les masters de Paris 1 être supprimés au profit de ses grandes
écoles sélectives.
Ces regroupements sont
également anti-démocratiques. Les conseils comptent parfois une
minorité de membres élus. Les élus progressistes y sont
systématiquement minoritaires. Ainsi tout est possible dans ces
cadres là : changement des statuts de l’université, suppressions
des filières et aucune opposition aux politiques libérales ne
pourra s’y concrétiser. Nous nous opposons à ces regroupements
universitaires et à toutes leurs conséquences qui cassent les
droits et les conditions d’études des étudiants.
De plus, la loi Fioraso
constitue une attaque sans précédent à l’égard de nos diplômes.
Sous couvert de vagues mentions nationales, les universités pourront
désormais décider elles-mêmes du contenu des maquettes de nos
formations. C’est donc la fin des diplômes nationaux. A cela
s’ajoute la régionnalisation dont l’objectif est l’adaptation
des diplômes au bassin d’emploi local. Ils seront ainsi
modifiables pour répondre aux besoins des entreprises.
Le gouvernement nous
avait promis un cadre national des formations mais en réalité sa
politique vise à donner encore plus de libertés aux universités.
Zoom
sur les stages :
Les stages se multiplient
dans de nombreuses filières. Certains sont justifiés, d’autres le
sont beaucoup moins et visent à remplacer des cours faute de moyens
pour les assurer. Le gouvernement a mis en place une loi rendant la
gratification obligatoire pour les stagiaires de plus de deux mois.
Mais les coupes budgétaires empêchent les structures publiques de
pouvoir prendre des stagiaires. Ce sont alors des milliers
d’étudiants qui se retrouvent dans la galère, sans stage et donc
incapables de valider leur année. Dans les cas où ils sont
justifiés nous nous battons pour un encadrement. C’est aux
universités de chercher les structures dans lesquelles ont lieu les
stages et donc d’offrir des garanties quand à leur mise en oeuvre.
C’est dans le cadre de l’université seulement que le stage doit
être évalué. Les stages doivent être rémunérés à hauteur du
salaire d’embauche dans la branche. Un stagiaire ne peut être
laissé en responsabilité, c’est la garantie pour qu’il soit
encadré et ne supprime pas d'emploi.
3.
Garantir l’indépendance de la recherche avec des financements
100% publics
Le mouvement “Sciences
en Marche” a été le révélateur des difficultés budgétaires
qui s’abattent sur le monde de la recherche, en particulier sur la
recherche scientifique qui était jusqu’alors plutôt considérée
comme privilégiée.
Les budgets annuels de
base ont drastiquement diminué. Ils représentent aujourd’hui en
moyenne 5 à 10 000 euros par an dans de nombreux laboratoires
scientifiques. Ceux-ci ne permettent plus le financement d’aucun
projet de recherche fondamentale. Il faut donc désormais se tourner
vers l’Agence Nationale pour la Recherche (ANR), qui accepte moins
de 10% des projets déposés, vers des associations ou vers des
entreprises.
Il est urgent d’augmenter
les crédits de base pour que l’ensemble des laboratoires puissent
fonctionner grâce à l’argent public. Il ne s’agit pas de dire
qu’il faut mettre fin aux financements sur projets, mais ceuxci
doivent être limités à des projets d’ampleur et ne doivent pas
servir à financer la recherche au quotidien. Que ce soit des postes
statutaires ou de doctorants, ils diminuent de plus en plus.
En parallèle, le
gouvernement dépense environ 6 milliards d’euros dans le Crédit
Impôt Recherche (CIR) qui permet de financer des grandes entreprises
qui feraient de la recherche. Tout le monde s’accorde à dire que
celui-ci est inefficace, et que les entreprises l’utilisent en
majorité à des fins qui n’ont rien à voir avec la recherche.
Pourtant, la moitié de cette somme suffirait à faire tourner
l’ensemble des laboratoires publics qui existent sur le territoire.
Le gouvernement fait donc le choix conscient de transférer l’argent
public directement aux entreprises privées.
L’existence d’une
recherche publique, indépendante et diversifiée est aujourd’hui
menacée. Comment justifier le fait que les recherches sur les
énergies renouvelables soient financées par les grands groupes
pétroliers, plutôt que par l’Etat ? L’insertion de financements
privés dans la recherche scientifique publique pose un problème
fondamental du point de vue des orientations qui sont données à ses
travaux. C’est l’intérêt général de la population et non les
intérêts privés de ces grands groupes qui doit guider la
recherche. Le fait de faire appel à leurs financements leur donne
obligatoirement un droit de regard sur le contenu des travaux. La
recherche doit donc rester 100% publique.
B.
Notre projet pour l’Enseignement Supérieur et la Recherche
Plus de 120 000 jeunes
quittent chaque année leur formation initiale avec tout au plus le
brevet des collèges, soit 17% sur un total de plus de 700 000
jeunes. 41% se contentent d’un diplôme du secondaire, alors que
42% terminent leur formation initiale diplômés du supérieur. Ces
chiffres sont par ailleurs marqués d’immenses disparités en
fonction de l’origine sociale : un enfant d’ouvrier a presque
autant de chances de sortir non diplômé (24 % des cas) que d’être
diplômé du supérieur (27%, contre 69% pour les enfants de cadre).
En outre, accéder à l’université n’est pas un gage de
réussite, puisque de nombreux bacheliers y échouent ; et même
quand on y réussit, notre diplôme ne va pas forcément de pair avec
un statut stable et reconnu par la société.
Alors que l’inégalité
d’accès et la mise en concurrence sont les maîtres mots des
réformes universitaires à l’œuvre aujourd’hui, et que
l’enseignement supérieur et la recherche sont de plus en plus la
proie du marché, notre projet se fonde sur la défense du service
public. L’UNEF doit poser les bases d’une véritable alternative,
celle d’une université 100% publique, gratuite et démocratique,
ouverte aux enfants d’ouvrier. Projet contre projet, c’est la
seule manière de convaincre efficacement et de donner des
perspectives à l’ensemble de la jeunesse.
1.
Défendre le service public : pour une université ouverte à toutes
et à tous !
Le rôle que nous donnons
à l’université est double. D’un côté, elle doit permettre
l’acquisition de connaissances générales et de qualifications
pour analyser le monde qui nous entoure et de développer un esprit
critique. De l’autre, elle doit préparer à nous former pour
occuper un emploi durable, en nous donnant de vraies qualifications
reconnues dans les conventions collectives et des outils pour nous
défendre et nous permettre de nous adapter sur le marché du
travail.
Défendre le service
public, c’est se battre pour un financement 100% public et à la
hauteur des besoins. Alors que les universités sont au bord du
gouffre budgétaire et que la loi de finance 2015 entérine une
baisse historique des crédits alloués à l’enseignement
supérieur, nous exigeons un réengagement financier de l’Etat. Il
doit s’opérer à partir des besoins réels définis de manière
pluriannuelle par la communauté universitaire tant au plan local que
national. Cela nécessite de rompre avec l’autonomie financière
des universités, l’Etat doit cadrer nationalement et avec
précision les moyens attribués aux universités, en fonction du
nombre d’étudiants, des besoins en personnels BIATOSS et
enseignants, etc.
Nous défendons un
service public pour lutter contre la reproduction sociale et
démocratiser les écoles réservées aux couches les plus favorisées
de la population. L'enseignement supérieur est divisé entre
l'enseignement professionnel, les prépas et grandes écoles, et les
universités qui accueillent la majorité des étudiants. Nous nous
battons pour l’intégration de l’ensemble des formations à
l’université et leur adossement systématique à la recherche.
L’Etat dépense des millions d’euros chaque année pour financer
des établissements privés, qui délivrent des diplômes nationaux.
Cela déstabilise le service public et ne donne aucune garantie sur
les contenus. Nous défendons leur suppression et leur intégration
dans le système public.
2.
Pour des diplômes nationaux reconnus sur le marché du travail
Défendre des diplômes
nationaux, à l’heure de la régionalisation de l’ESR et de
l’adaptation des contenus de nos formations aux « besoins du
marché », est plus que nécessaire !
Nous nous opposons aux
mythes de l’université comme « usine à chômeurs » qu’il
faudrait réformer pour qu’elle colle mieux aux impératifs du
marché. Malgré la déqualification en cours de nos formations, le
diplôme est encore une protection sur le marché du travail. Les
conditions de travail des diplômés du supérieur restent plus
avantageuses par rapport aux jeunes non diplômés.
Face à
l’individualisation de nos formations qui favorise la mise en
concurrence des futurs salariés sur le marché du travail pour tirer
salaires et conditions de travail vers le bas, nous opposons le
cadrage national des formations. Les mentions doivent être définies
nationalement, mais non pour laisser les universités encore plus
autonomes de leurs spécialités et leur parcours, comme le permet le
nouveau « cadre national des formations » publié après la loi
Fioraso.
Nous nous battons pour
que le contenu précis de chaque diplôme et les modalités de
contrôle de connaissance soient définis nationalement par l’Etat,
de concert avec tous les acteurs de l’université. C’est la
condition pour qu’un diplôme de Droit ou d’Histoire soit reconnu
de la même manière quelle que soit l’université. C’est aussi
la condition pour que nous puissions nous défendre collectivement
sur le marché du travail. Cela nécessite donc de revenir sur
l’autonomie pédagogique.
3.
Pour une véritable insertion professionnelle : opposons les
qualifications à la logique des compétences
Les contre-réformes en
cours visent à casser les qualifications de nos diplômes,
c’est-à-dire l’ensemble des savoirs et outils qu’offre une
formation suffisamment généraliste pour nous permettre de nous
adapter sur le long terme aux évolutions de l’emploi. Se développe
a contrario la logique d’accumulation de compétences, des
savoir-faire parcellaires directement utilisables sur le marché du
travail. La loi Fioraso et son décret d’application sur le cadre
national des formations ont introduit un « tronc commun » en
Licence comprenant notamment des modules « préprofessionnels »
(écriture de CV, projet personnel individualisé, etc.) et «
transversaux » (Langues, informatique). Le problème est que ces
derniers viennent remplacer du contenu qualifiant.
Ce processus vise à
transférer le coût de la formation professionnelle de la main
d’œuvre des entreprises vers l’université. Les « acteurs
économiques » ont d’ailleurs une place de plus en plus importante
dans les conseils des universités et les nouvelles ComUEs. Ils
pourront faire évoluer le « portefeuille de compétences » dont
ils ont besoin comme bon leur semble, sans devoir débourser un
centime.
4.
L’interdisciplinarité au secours de la pluridisciplinarité
Le « cadre national de
formation » va également chambouler le contenu même de nos
formations, en mettant en place la pluridisciplinarité en L1 et une
spécialisation progressive au sein de parcours (dont une voie
professionnelle obligatoire). Loin de permettre une orientation
progressive, la pluridisciplinarité est en fait un moyen de plus de
faire des économies, en mutualisant les amphis et les cours dans les
filières d’un même domaine. C’est un contenu au rabais qui nous
attend, comme dans les filières de SHS à Nanterre par exemple qui
fonctionnent déjà sur ce modèle.
La pluridisciplinarité
voulue par Pécresse puis par Fioraso se traduit par un
appauvrissement du contenu des diplômes et l’empilage de cours qui
n’ont rien à voir les uns les autres. A cette pluridisciplinarité
pédagogiquement absurde, nous opposons l’interdisciplinarité : il
s’agit de l’étude d’un même objet par le biais des
méthodologies propres à plusieurs disciplines. En combinant les
approches et les points de vue, on parvient à une meilleure maîtrise
du sujet, que ce soit au niveau de la recherche ou de l’enseignement.
5.
Une pédagogie alternative
Pour favoriser la
réussite de toutes et tous, une révolution pédagogique est
nécessaire. La structure de l’université tend à nous
infantiliser et nous atomiser plutôt que de nous rendre autonomes
dans notre travail et développer notre esprit critique. Pour
favoriser l’échange entre étudiants et enseignants plutôt qu’un
rapport de domination direct sanctionné par la note, les TDs doivent
comprendre moins de 25 étudiants et les travaux en petits groupes
encouragés. Les modalités de contrôle de connaissances en TDs
doivent permettre de rendre compte d’un travail régulier, et ne
peuvent constituer seulement en la note obtenue lors du dernier
cours.
En outre, l'organisation
d'examens terminaux, de plus en plus menacés à l'heure du contrôle
continu intégral, doit être garanti, notamment pour donner leur
chance aux étudiants salariés. Cela nécessite un plan de
recrutement d’enseignants à la hauteur des besoins, à commencer
par la republication des milliers de postes supprimés depuis 2007,
et la titularisation de l’ensemble des précaires (enseignants
non permanents) qui représente plus du quart du personnel enseignant.
Enfin, pour que les étudiants soient réellement acteurs de leur
propre formation, ils doivent pouvoir participer à la définition de
tous ses aspects.
III.
Une stratégie syndicale à la hauteur des enjeux de la situation
Ces derniers mois ont été
marqués à la fois par des difficultés et par une certaine perte de
repères du milieu étudiant, mais aussi par une augmentation des
mobilisations étudiantes. L’enjeu du congrès est de se doter
d’une orientation qui permette de s’appuyer sur ces mobilisations
pour dépasser les difficultés.
A.
Malgré des contradictions, les étudiants résistent et se
mobilisent
1.
Une relative perte de repères
Les mobilisations
massives qu'ont connues les universités au début des années 2000
(luttes étudiantes contre le CPE, contre la loi LRU et à une
moindre échelle contre la masterisation) ont contribué à forger
une génération militante porteuse d'un certain nombre de reflexes
dans les mobilisations -organisation d’assemblées générales, de
comités de mobilisation etc. Mais cette génération a aujourd’hui
majoritairement quitté les bancs de l’université et les
contre-réformes néolibérales ont eu des conséquences importantes
sur le milieu étudiant et ses capacités de résistance.
En effet, des pressions
importantes s’exercent sur notre milieu pour qui l’obtention d’un
diplôme est devenu un véritable parcours du combattant :
renforcement du contrôle des présences en TD, durcissement des
modalités de redoublement, salariat étudiant et difficultés
quotidiennes qui ne cessent de se renforcer avec l’augmentation du
coût de la vie et de la précarité étudiante. Depuis 2010, il n’y
a pas eu de mobilisation de masse dans la jeunesse, et les étudiants
ayant participé à des assemblées générales, à des
manifestations, voire à des blocages, sont minoritaires, y compris
au sein des organisations syndicales.
En outre, la désillusion
qui a suivi l’arrivée au pouvoir du gouvernement de François
Hollande, s’expliquant par une “priorité jeunesse” dans les
discours, qui avait suscité un espoir de changement dans des franges
importantes de la jeunesse, mais qui s’est traduite dans les faits
par l’application d’une politique similaire à celle de la
droite, a renforcé ce phénomène de perte de repères et augmenté
la défiance vis-à-vis des organisations du mouvement social. Le
fait que ces organisations, syndicales entre autres, n’aient pas
organisé une bataille efficace contre cette politique, et l’aient
même parfois défendue, a accentué cette défiance et limité notre
capacité d’influence sur notre camp social. L’adhésion des
étudiants à des organisations réactionnaires comme le FN, ou les
corporations étudiantes, lors des élections, est une conséquence
directe de cette perte de repères.
2.
Des mobilisations existent
Cependant, et malgré un
rapport de force global toujours dégradé, nous avons assisté dans
les derniers mois à une succession de mobilisations locales,
isolées, mais tout de même relativement nombreuses. La grève a été
majoritaire à plusieurs reprises à Montpellier en 2013, à Clermont
Ferrand et à Toulouse en 2014, avec des assemblées générales
rassemblant plusieurs centaines d'étudiants et des manifestations de
rue. Des mobilisations plus minoritaires et centrées sur des
filières particulières ou au niveau des personnels ont également
eu lieu à Rennes, à Strasbourg, à Rouen, à Lyon. Ces explosions
sont révélatrices de la colère qui se propage à l'heure actuelle
dans notre milieu et ont permis à nombres d’étudiants de faire
l’expérience de la lutte collective.
Ces mobilisations, dans
leur majorité, ne sont toutefois pas parvenues à obtenir des
victoires significatives, elles ont au mieux obtenu des rallonges
budgétaires toujours insuffisantes. Le problème majeur a été
l'absence de simultanéité entre ces luttes et l'isolement auquel
elles ont de fait dû faire face. Il n'y a rien eu d'automatique à
ce qu'une université en grève entraîne les autres derrière elle
et les appels nationaux votés à Toulouse et à Clermont Ferrand
sont souvent restés sans écho.
Zoom
sur l’intervention de l’UNEF dans les écoles du travail social :
Depuis le dernier
congrès, les étudiants en travail social se sont mobilisés sur les
problèmes de stages et contre la refonte de leur formation. A
l’impulsion de l’équipe militante de Montrouge, qui vient de
faire son entrée dans l’UNEF, ils ont été en capacité de lancer
une mobilisation nationale en s’appuyant sur des actions, des
assemblées générales et des journées de grèves, alliant
manifestations et blocages des centres de décisions. Le travail
social a été le secteur étudiant le plus mobilisé ces dernières
années, et a été en capacité d’impulser une grève nationale de
l’ensemble du secteur. Il est pour nous nécessaire de construire
l’UNEF non seulement dans les universités, mais dans l’ensemble
du milieu étudiant, quelle que soit sa diversité, dans les écoles
en travail social y compris. Les batailles à venir vont être d’une
importance certaine, autour des problèmes de stages qui vont
perdurer et du projet de refonte du diplôme. Nous exigeons
aujourd’hui la mise en place d’un budget fléché par stagiaire
pour éviter les refus de stage à cause des problèmes budgétaires.
Nous exigeons la reconnaissance des diplômes à leur juste valeur: 3
années d’études = reconnaissance à BAC+3. Nous exigeons le
retrait du projet de loi de refonte des diplômes du travail social.
3.
Mais dans lesquelles l’UNEF n’a pas su jouer son rôle
La politique menée par
l’UNEF depuis deux ans n’a pas permis de répondre aux enjeux de
cette situation et le syndicat peine de plus en plus à influencer
son milieu et à jouer un rôle dans les mobilisations. La
généralisation du syndicalisme délégataire dans les AGE empêche
de lutter contre la perte de repères et conduit la plupart des
étudiants à considérer l'UNEF comme un service et non comme un
outil pour agir et défendre leurs intérêts.
L’isolement des
mobilisations du premier semestre aurait pu ne pas être une fatalité
si l'UNEF s'était donné les moyens de relayer ces expériences et
de les généraliser dans les autres universités. Des initiatives
auraient dû être prises en termes d'assemblées générales, de
rassemblements, pour populariser les mobilisations existantes et
tenter de donner confiance aux étudiants des universités non
mobilisées qui subissaient pourtant les mêmes mesures d'austérité.
L'UNEF ne s'est pas
appuyée sur les problèmes locaux rencontrés par les étudiants
pour expliquer le lien entre ceux-ci et ceux rencontrés par les
étudiants des universités mobilisées, et donc la nécessité d'une
mobilisation nationale dans l’enseignement supérieur. Au
contraire, la direction du syndicat s'est trop souvent contentée de
la stratégie du « fac par fac » et n'a fait qu'intervenir dans les
mobilisations locales sans chercher ni à les étendre, ni à leur
donner une dimension nationale. Ainsi, alors qu'à Toulouse au mois
de novembre 2014, près de 1500 étudiants se mobilisaient et
votaient en assemblée générale une motion appelant les autres
universités de France à se joindre à la mobilisation et à se
mettre en grève, l'UNEF n'a pas pris la peine de relayer cet appel
et a laissé la mobilisation toulousaine s'éteindre peu à peu sans
obtenir aucune revendication.
Les initiatives prises en
lien avec l'intersyndicale de l'enseignement supérieur et Sciences
en Marche en octobre et décembre dernier étaient positives, mais
n'ont rencontrées qu'un écho très faible dans notre milieu car
arrivant trop tard. Cette incapacité à faire la démonstration de
son utilité dans les luttes des derniers mois et dans la résolution
des problèmes rencontrés par les étudiants quotidiennement
entraine une perte d'influence de l'UNEF dans son milieu.
B.
Notre stratégie syndicale
1.
Intégrer les étudiants dans les campagnes syndicales quotidiennes
pour reconstruire la confiance dans l'action collective
Seules des mobilisations
d'ampleur victorieuses de notre milieu pourront permettre dans les
années qui viennent de reconstruire à une large échelle, la
conscience que seule l'action collective paye. L'une des principales
tâches de l'UNEF dans la situation actuelle est donc de reconstruire
la confiance dans l'action collective comme stratégie pour gagner de
nouveaux droits et résister à l'offensive du gouvernement.
Nous menons des campagnes
pour informer les étudiants de leurs droits ou des attaques qu’ils
subissent et nous tenons des permanences syndicales afin de recenser
des problèmes. Nous devrons nous appuyer sur les problèmes
quotidiens rencontrés par notre milieu (problèmes d'inscription,
TD surchargés, problèmes de bourse…) pour mettre les étudiants
en action. Notre objectif est que les étudiants fassent l'expérience
de leur force, de leur capacité à gagner sur leurs revendications,
lorsqu'ils agissent par euxmêmes.
Nous ne devons en aucun
cas nous limiter à des négociations de couloir avec les présidences
d'université dans le seul cadre du syndicat, ou à aller nous-même
nous confronter aux administrations pour résoudre les problèmes des
étudiants. Au contraire, nous cherchons systématiquement à faire
militer ceux qui rencontrent un problème en leur proposant de
l'activité (pétitions, écriture de tract, réunions
d’organisations etc.) et en leur proposant de s'adresser à
d'autres.
Pour des raisons tant
démocratiques que d’efficacité, nous cherchons à mettre en
action les premiers concernés pour la résolution de leurs problèmes
et à les impliquer dans la construction du rapport de force. Pour
cela, nous développons les cadres d'auto-organisation nécessaires,
qui sont les seuls à même de coordonner tous ceux qui veulent se
battre quelle que soit leur appartenance syndicale, politique,
associative ou non. Ces cadres doivent regrouper plus largement que
ceux du syndicat et être décisionnels : assemblées générales,
comités de mobilisation, comités de grève. Nous poussons dans ces
cadres à des initiatives de confrontation avec les administrations
ou avec le gouvernement : rassemblements, manifestations de rue afin
que les étudiants fassent l'expérience concrète de la construction
du rapport de force. Il ne s’agit pas de dissoudre ou faire
disparaitre le syndicat, bien au contraire. Nous devons apparaître
comme les meilleurs constructeurs des luttes et de
l’auto-organisation. C’est seulement ainsi que nous parviendrons
à y être majoritaires et donc à jouer un rôle de direction dans
les mobilisations.
Pour nous il n’y a pas
d’opposition entre les élections et les mobilisations étudiantes,
nous devons toujours avoir pour principale préoccupation la
construction du rapport de force. Pour cela, le centre de gravité de
l’UNEF doit systématiquement être de mettre en action les
étudiants pour la résolution de leurs problèmes.
Les élections doivent
nous permettre de populariser nos analyses des problèmes
universitaires et nos revendications afin de relayer et d’amplifier
nos mobilisations syndicales. Lors des élections nous tentons de
faire la démonstration que nous sommes des syndicalistes
conséquents, ce qui implique que nous siégeons dans les conseils,
préparons nos dossiers, cherchons à peser dans les conseils. Mais
nous pensons surtout que ce qui sera déterminant c’est la mise en
action des premiers concernés, les étudiants, et la construction
d’un rapport de force réel. Pour cela nous cherchons à utiliser
les élections pour appeler à des réunions syndicales qui nous
servent à populariser notre programme et à mettre en action les
étudiants pour le mettre en œuvre.
2.
Faire converger les bagarres contre le gouvernement
Notre objectif est de
reconstruire pas à pas un rapport de force suffisant pour aboutir à
des victoires significatives. Mais une mobilisation limitée à une
filière ou à une université ne sera jamais suffisante pour cela.
Nous œuvrons donc systématiquement à la convergence des luttes, et
cherchons à les unifier autour de revendications et de rythmes
communs.
C’est un principe de
base du syndicalisme : à cent, on est plus fort que seul. Que ce
soit entre des étudiants de différentes universités ou entre les
étudiants et les personnels, ou même avec d’autres secteurs qui
se battent contre l’austérité, notre objectif doit
systématiquement être de regrouper les résistances contre le
gouvernement.
Pour massifier et unifier
ces mobilisations nous partons des problèmes concrets des étudiants,
tout en les mettant en perspective avec la politique du gouvernement.
Nous nous appuyons sur les bagarres existantes et cherchons à
appeler à des assemblées générales dans toutes les facs pour
faire émerger des dates de mobilisations nationales qui permettent
aux universités mobilisées de briser l’isolement et de donner
confiance aux autres pour se joindre à la mobilisation.
Sur le plan des
revendications, nous formulons des revendications immédiates pour
les universités mobilisées en chiffrant des rallonges budgétaires
et des plans d’embauche de professeurs et de personnels. Mais nous
cherchons également à unifier les différentes universités
mobilisées, en avançant des revendications nationales comme le
réinvestissement financier de l’Etat. Nous expliquons également
que les problèmes viennent des logiques des réformes universitaires
antérieures, et défendons la mise en place de mesures allant dans
le sens inverse: un cadrage national des diplômes (du contenu des
formations et des droits étudiants), la fin de l’autonomie
financière des universités et un fléchage des budgets.
L’offensive globale que
mène le gouvernement vis-à-vis de notre camp social entraine une
simultanéité des attaques à l’encontre des différents secteurs
du monde du travail et de la jeunesse : validation des plans de
licenciements dans les entreprises, remise en cause des acquis
sociaux et du code du travail, réductions budgétaires dans
l’éducation et la santé qui conduisent à une dégradation des
conditions de travail et des services publics. Les étudiants sont de
jeunes travailleurs intellectuels en formation. Pour cette raison,
les attaques qui concernent les salariés aujourd’hui concerneront
les étudiants demain, lorsqu’ils entreront sur le marché du
travail. Nous cherchons donc à expliquer que nos intérêts sont
communs avec ceux des travailleurs et qu’il est donc nécessaire de
se battre tous ensemble, contre la politique pro-patronale et
austéritaire menée par le gouvernement.
Il faut donc nous appuyer
sur toutes les initiatives qui existent (journées d’action posées
par les syndicats ou collectifs, date de grève dans un secteur,
assemblées générales, etc.), pour tenter d’unir les étudiants
avec les autres secteurs mobilisés. Par exemple, la date
interprofessionnelle du 9 avril contre la politique du gouvernement
doit être une priorité pour l’UNEF; notre objectif doit être de
faire descendre massivement les étudiants dans la rue et de
convaincre le plus largement possible les étudiants de se mettre en
grève. Si ces dates sont des points d’appui déterminants, les
mobilisations étudiantes, sans attendre ces dates, peuvent donner
confiance aux autres secteurs de la société pour lutter tous
ensemble contre les attaques gouvernementales. Nous pensons que seul
un mouvement d’ensemble, une grève majoritaire des jeunes et des
salariés, à même de bloquer l’économie, permettra d’inverser
le rapport de force global dans la société.
IV.
Un syndicat de masse utile au quotidien cherchant à transformer la
société
Pour que l’UNEF
progresse dans ses liens avec le milieu étudiant, les questions de
structuration et de fonctionnement ne doivent pas être considérées
comme secondaires. Si avoir une politique adaptée à la situation
est fondamental, avoir un outil efficace qui permet de se donner les
moyens de sa politique est une nécessité. A l’heure où la
direction du syndicat s’apprête à réformer le fonctionnement
interne de l’UNEF, il est nécessaire de revenir sur certains
principes afin de voir quelles transformations sont nécessaires.
A.
Pour un syndicat qui œuvre à la transformation sociale de la
société
1.
Lutter contre les oppressions et lutter contre la division de notre
camp social pour construire une lutte d’ensemble
La crise économique et
le contexte social actuels accélèrent la montée des idées
réactionnaires. Les classes dirigeantes s’appuient largement sur
le racisme, le sexisme et l’homophobie pour diviser notre camp
social et limiter ses capacités de résistance aux politiques
antisociales. La désignation de certains groupes sociaux comme boucs
émissaires, qui s’applique à l’heure actuelle très violemment
aux populations Roms et musulmanes en est la conséquence la plus
visible. L’extrême droite s’appuie d’ailleurs sur ces
processus pour populariser son idéologie nauséabonde.
a)
Combattre le racisme jusqu’au sommet de l’Etat
Dans la dernière
période, en France et dans le reste de l’Europe, nous avons
assisté à un développement sans précédent de ces entreprises de
division et de dénonciation, par le renforcement des politiques
racistes. La traque des sans-papiers et les reconduites à la
frontière n’ont jamais été aussi nombreuses, et le gouvernement
de François Hollande a déjà réalisé plus d’expulsions que ne
l’avait fait le gouvernement Sarkozy.
Le gouvernement s’est
également largement appuyé sur la théorie du choc des
civilisations pour stigmatiser les populations musulmanes et en faire
des citoyens de seconde zone, notamment en interdisant le voile à
l’école - y compris pour les mères accompagnant les sorties
scolaires- ou en soutenant le licenciement de salariées voilées.
Cette islamophobie d’Etat a ouvert la porte à la multiplication
des agressions à caractère raciste à l’égard des musulmans,
notamment après les attentats dramatiques des 7 et 8 janvier
derniers. Cette traque d’un « ennemi intérieur et extérieur »,
auquel sont amalgamées les populations musulmanes et issues de
l’immigration, a pour objectif clair de justifier le fait que ces
populations subissent au quotidien la répression et la
stigmatisation, mais aussi de justifier les interventions
impérialistes à travers le monde.
Le développement de
thèses complotistes atteste également d’une montée d’un
antisémitisme rampant, comme en a attesté la tuerie de
l’Hypercasher. La multiplication des agressions antisémites et des
attaques de cimetières juifs dans les derniers mois est également
particulièrement inquiétante.
Le racisme anti-rom se
manifeste également quotidiennement, avec les expulsions de camps
par les mairies, de droite comme de gauche, la multiplication des
déclarations nauséabondes de la part de certains élus, et des
attaques de camps de Roms de la part des voisinages directs.
Le racisme est loin
d’être absent des universités; les étudiants étrangers y
subissent des discriminations particulièrement fortes, notamment une
sélection croissante à l’entrée du système universitaire
français par le biais de Campus France. Ils doivent également
pouvoir justifier d’une certaine somme d’argent pour bénéficier
d’une inscription. En outre, le racisme des administrations conduit
souvent à des refus d’équivalence de diplômes étrangers
particulièrement injustifiés. Le mot d’ordre 1 carte étudiant =
1 titre de séjour, est loin d’être à l’ordre du jour pour le
gouvernement de François Hollande, qui poursuit les politiques
racistes du gouvernement Sarkozy dans les universités notamment par
sa réforme du CESEDA, qui fait passer le délai d’appel suite à
une OQTF d’un mois à une semaine. Nous devons exiger la
régularisation de tous les sans-papiers et tenter d’obtenir des
titres de séjour pour tous les étudiants étrangers, non pas en
menant des campagnes au cas par cas, mais en nous appuyant sur
l’action collective des premiers concernés et la construction d’un
rapport de force face aux présidences d’université et aux
préfectures.
b)
La lutte pour les droits des femmes : une nécessité face à
aggravation de la crise et la montée de l’ordre moral
La crise économique a
des conséquences violentes pour les femmes. Elles sont en effet
davantage touchées par le travail à temps partiel, par les
licenciements et les contrats précaires. Elles sont également
contraintes de compenser la casse du service public en effectuant de
manière gratuite les tâches de garde d'enfants, de ménage, ce qui
leur impose une double journée de travail. Dans les universités,
les inégalités entre femmes et hommes se manifestent également par
une représentation inégale selon les fillières. Les femmes sont
notamment majoritairement représentées dans les UFR de lettres et
de sciences humaines, qui sont les plus touchés par les coupes
budgétaires et par les fermetures d’options et de filières. Elles
doivent parfois composer entre vie de famille, professionnelle et
étudiante, au détriment de leur poursuite d'études. Les violences
sexistes sont également présentes à l'université : harcèlement
sexuel de la part d’enseignants, discriminations dans les
évaluations, campagnes sexistes des corporations étudiantes...
L'UNEF doit donner toute sa place à un combat féministe toujours
d'actualité, en appelant à des dates déjà existantes comme le 8
mars, journée internationale des droits des femmes, mais aussi en
organisant des événements dans les facs (réunions d'information,
conférences, rassemblements). Le syndicat doit de plus se battre
pour l'accès gratuit à la contraception dans les centres médicaux
et notamment universitaires, l'ouverture de crèches, de centres
d'accueil pour les victimes de violences, et contre la fermeture des
centres IVG, provoquée par l’austérité.
Zoom
sur la prise en compte des oppressions dans le syndicat :
L’UNEF, même si acteur
du mouvement social, reste traversée par les mêmes phénomènes que
le reste de la société, et les oppressions ne s’arrêtent pas à
sa porte. Nous devons combattre ces mécanismes pour permettre
l’inclusion de toutes et de tous; cela passe bien sûr par des
cadres de formation, mais ceux-ci ne peuvent être suffisants pour
convaincre et transformer les comportements en son sein. Aujourd’hui,
l’organisation n’est pas dotée d’outils permettant de faire
face aux oppressions racistes, sexistes, homophobes etc., et qui
permettraient de protéger les camarades victimes d’agressions.
C’est pourquoi nous devons mettre en place une commission
paritaire, femme/homme mais aussi en terme de tendances, réel outil
au service des militant-e-s, qui soit chargée de statuer sur les cas
d’agressions et qui puisse proposer des sanctions, allant jusqu’à
l’exclusion des agresseurs. La mise en place de “personnes de
confiance” par la direction du syndicat est loin d’être une
réponse suffisante à ces questions essentielles, parce qu’elle
repose uniquement sur des individus, et ne permet donc ni une prise
en charge collective de problèmes qui concernent l’ensemble de
l’organisation, ni un jugement objectif des cas d’oppression, en
dehors de l’idéologie dominante, et des rapports personnels
entretenus entre les camarades. De plus, la direction du syndicat ne
propose pas que ces personnes dites “de confiance” soient
choisies par les militants ; celles-ci sont imposées, et non
représentatives de l’ensemble du syndicat. Nous devons pouvoir
nous reposer sur un collectif, qui nous permette d’agir en lien
avec le projet de transformation sociale que nous défendons. Seules
des discussions et un rapport clair, effectué par une commission
spécifique, nous permettront de mettre en pratique les valeurs
féministes, anti-racistes, en faveur des droits pour des LGBTI, que
défendent l’UNEF.
c)
Luttons contre la LGBTI phobie et exigeons l’égalité réelle !
L'ouverture du mariage
aux couples homosexuels en 2013 a constitué une avancée. Cependant,
la lutte pour l'égalité des droits a entraîné une montée de la
violence homophobe en retour. Le rapport de SOS Homophobie, publié
en mai 2014, pointait une très forte augmentation des actes
homophobes. Le gouvernement porte une responsabilité importante dans
ce phénomène avec le recul sur la PMA, cédant ainsi à la pression
des réactionnaires, et accompagnant la multiplication des discours
homophobes. Les droits des personnes transgenres et transsexuelles
ont en outre été totalement délaissés. Lutter contre l'homophobie
et la transphobie, qu'elle soit manifeste ou sous-jacente, est plus
que jamais une nécessité pour le syndicat, alors que la LGBTIphobie
est une des premières causes de suicide chez les jeunes. L'UNEF doit
soutenir et relayer les revendications LGBTI, en organisant la
sensibilisation sur les facs, mais aussi en participant à des
manifestations comme la Marche des Fiertés, et à des événements
comme la Journée contre la transphobie, le 17 mai.
2.
Un syndicat internationaliste
L’UNEF doit assumer
d’être un syndicat internationaliste, comme elle a pu l’être
par le passé, faisant le lien dès que nécessaire entre son combat
et celui des étudiants ailleurs dans le monde. C'est en effet lors
de son engagement pour la défense des peuples opprimés au moment de
la guerre d'Algérie (appel à la désobéissance civile pour les
jeunes français), que notre organisation est devenue ce qu'elle est
aujourd'hui. Alors que les guerres impérialistes font rage, un
syndicat internationaliste et anti-impérialiste est d’une
nécessaire actualité.
L’impérialisme se
caractérise par l’intervention d’une puissance étrangère hors
de ses frontières pour trouver de nouveaux débouchés, pour
bénéficier de faibles prix sur les matières premières ou pour
contrôler des lieux stratégiques économiquement. De telles
exactions ont des conséquences désastreuses pour les sociétés et
donc bien évidemment sur les conditions de vie et d’étude des
étudiants de ces pays.
Nous devons revendiquer
le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, et combattre toute
invasion impérialiste surtout lorsqu’il s'agit des troupes
françaises. Les étudiants dans les pays en guerre sont souvent à
la pointe des combats politiques. L'UNEF doit participer à la
construction d’un mouvement contre les guerres impérialistes aux
côtés des organisations existantes afin de fédérer l'ensemble de
la jeunesse autour de ce combat.
Être internationaliste,
c’est être convaincu que les luttes démocratiques, féministes et
écologistes ne peuvent être menées que par les peuples eux même
et refuser toute intervention armée.
Depuis le dernier congrès
la France a continué de multiplier les interventions militaires
toujours au nom de la lutte contre le terrorisme, aidée par le
développement de l’islamophobie dans nos frontières et en dehors.
En Irak notamment, les grandes puissances déstabilisent la région
depuis la 1ère guerre du Golf en 1991. C’est de leurs
responsabilités si l’état islamique a pris le contrôle d’une
partie du pays. L’ingérence de l’OTAN a entraîné une division
de la population irakienne. L’objectif de l’OTAN est donc de
mettre en place un gouvernement qui servira leurs intérêts et non
pas ceux de la population locale. Nous pensons que l’UNEF doit
entretenir des liens de solidarité avec les mouvements progressistes
qui s’opposent à l'ingérence occidentale, en participant aux
mouvements contre la guerre. Nous pensons que le gouvernement ferait
mieux d’investir dans les universités, les lycées qui courent
vers la ruine, plutôt que de dépenser des millions pour protéger
les intérêts financiers d’une minorité.
3.
Pour un syndicat écologiste
L’UNEF, en tant que
syndicat de transformation sociale, ne peut laisser les questions
écologistes de côté; elles sont partie prenante des mouvements
sociaux partout dans le monde aujourd’hui, et ont un lien direct
avec la question de la transformation de la société. Le syndicat
doit pouvoir s’engager au côté des mobilisations contre
l’aéroport de Notre Dame des Landes, ou de manifestations sur le
climat comme le 21 septembre dernier, manifestation qui s’est
déroulée dans le même temps à Paris et dans de nombreuses villes
dans le monde.
La question de la
transition écologique, parce qu’elle met en jeu la question des
rapports entre pays en voie de développement et pays dits «
développés », mais aussi entre intérêts des populations et
intérêts des multinationales, est en effet objet de luttes sociales
larges dans de nombreux pays. C’est notamment pour cette raison
qu’il paraît nécessaire que l’UNEF rejoigne le Réseau COP21,
coalition d’organisations syndicales et associations visant à
préparer la mobilisation autour du sommet mondial sur le climat en
décembre 2015 à Paris, et prenne toute sa place dans les
mobilisations écologistes, quelle que soit leur échelle.
B.
Pour un syndicat indépendant, démocratique et unitaire
Une forme de rejet des
organisations traditionnelles et notamment des syndicats est à
l’oeuvre aujourd’hui dans le milieu étudiant comme dans le reste
de la société, avec moins de 1% des étudiants syndiqués à
l’UNEF. Les problèmes de la démocratie interne et de la
réunification syndicale doivent donc se poser plus que jamais.
1.
Un syndicat ouvert, démocratique et de masse
Regrouper les différents
courants du mouvement étudiant est un enjeu majeur du renforcement
du syndicalisme étudiant et de la reconstruction des capacités de
résistance de notre milieu. Pour cela, l’UNEF ne pourra faire
l’économie d’une profonde rupture démocratique. Si le droit de
tendance est aujourd’hui une garantie élémentaire de démocratie,
il ne suffit pas à régler l’ensemble des problèmes de démocratie
interne.
Tout militant de l’UNEF
doit pouvoir s’exprimer et peser sur l’orientation du syndicat.
Les tendances minoritaires du syndicat doivent avoir accès au
fichier national des adhérents, et être en capacité de s’adresser
à l’ensemble du syndicat. C’est à tous les militants de mener
l’activité du syndicat, et pas seulement à ceux appartenant à la
tendance majoritaire sur une AGE. Pour cela, l’accès au local,
l’organisation de collectifs d’AGE hebdomadaires sont
indispensables. Les collectifs d’AGE hebdomadaires doivent pouvoir
décider de l’activité de la semaine, discuter des tracts et de
leur contenu. Des AG des adhérents devraient être mises en place
une fois par semestre minimum, permettant à l’ensemble des
adhérents localement de décider collectivement des campagnes du
syndicat mises en place localement.
Au niveau national,
toutes les tendances doivent pouvoir soumettre au vote leur texte
d’orientation. De même, le mode de calcul des mandats pour le
congrès doit être modifié pour garantir à l’ensemble des
adhérents l’égalité dans leur vote; comment justifier que dans
une AGE de 600 cartes le vote d’un adhérent pèse plus que dans
une AGE de 200 cartes ? Chaque adhérent doit compter pour une voix
et un mandat.
2.
Un syndicat indépendant
L’indépendance
syndicale ne signifie pas l’absence de réflexion ou d’engagement
politique. Simplement, elle implique que les choix d’orientation
syndicaux soient décidés démocratiquement dans les cadres de
l’organisation et uniquement dans ceux-ci.
Mais c’est aussi de
l’indépendance vis à vis des institutions, des partis et des
universités dont il est question. Aujourd’hui, dans le cadre de la
réforme du syndicat, la direction du syndicat nous propose de
trouver des financements auprès des régions, de certaines
institutions, et des universités. Nous pensons au contraire qu’il
est primordial d’être indépendant de toutes les institutions, de
manière à représenter au mieux les intérêts des étudiants. Pour
cela, nous avançons la nécessité de syndiquer largement, avec une
cotisation réellement versée de 20€, pour permettre de financer
les activités du syndicat. Nous ne rejetons pas les FSDIE qui
peuvent permettre de financer de manière occasionnelle certaines
campagnes. Le reste de notre activité doit pouvoir dépendre
exclusivement des cotisations syndicales.
De la même façon, nous
nous opposons à ce que le syndicat trouve des financements par le
biais de collaboration avec des organismes à but lucratifs, tels que
des préparations privées au concours ou encore des entreprises
proposant des réductions aux étudiants; notre financement doit
pouvoir s’affranchir des intérêts privés et sectoriels de façon
à défendre au mieux et en toute indépendance les intérêts
matériels et moraux des étudiants.
Voter pour la tendance
Action collective et luttes étudiantes, c’est voter pour :
● Une UNEF qui place au
cœur de sa stratégie syndicale l’action collective des étudiants,
leur autoorganisation pour résoudre les problèmes du quotidien
● Une UNEF qui combat
les réformes libérales de l’ESR et revendique : l’abrogation de
la loi Fioraso, l’arrêt des regroupements, la fin de l’autonomie
budgétaire des universités et un financement 100% public des
universités à hauteur des besoins.
● Une UNEF qui s’appuie
sur des revendications d’urgence pour les étudiants et les jeunes,
qui les porte lors des élections universitaires et aux CROUS et dans
les mobilisations, et les articule avec un projet global pour
l’enseignement supérieur et la société
● Une UNEF qui bataille
contre la dégradation des conditions de vie des étudiants et qui
réclame la mise en place d’un réel pré-salaire d’autonomie
Pour télécharger le texte en PDF:
https://drive.google.com/file/d/1TUeZ7N05iEnrT_nH-y40KR_4cJdu8ZKR/view
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