Un acharnement judiciaire insupportable : liberté pour Antonin Bernanos ! (Aout 2019)
Ce sont des raisons politiques qui expliquent l’emprisonnement d’Antonin Bernanos ancien étudiant en licence de sociologie à Nanterre, aujourd’hui en master, et militant antifasciste. Nous exigeons sa libération immédiate et l’abandon de l’ensemble des poursuites.
Antonin est en prison sans être jugé depuis presque 4 mois. Il a connu des conditions de détention particulièrement dures : isolement, difficultés à obtenir des parloirs, blocage de son courrier, menace d’être transféré en dehors de la région parisienne et donc éloignement de ses proches…
Et la justice n’en est pas à son premier coup d’essai : en 2016, lors de la mobilisation contre la loi travail, Antonin était arrêté chez lui pour avoir soi-disant participé à brûler la voiture de police Quai de Valmy. Le 19 septembre 2017 s’ouvrait un procès d’une semaine, machination politique qui le condamnera à 5 ans de prison, dont 2 avec sursis, sans aucune preuve. Antonin a déjà passé plus d’un an et demi derrière les barreaux, et l’État n’en a pas eu assez !
L’Etat a pris comme prétexte le dépôt d’une plainte d’un fasciste de Génération Identitaire qui, mis en déroute physiquement, accuse des militants antifascistes dont Antonin. On notera la célérité de cette « justice » pour instruire des plaintes de militants d’extrême droite. Antonin a pourtant toujours nié les faits. Ajoutons à cela que le juge des libertés et de la détention , Charles Prats, qui maintenait Antonin en prison depuis avril avait décidé de mener la chasse aux militants antifascistes, qu’il taxe de « nervis d’extrême-gauche ».
On peut donc aujourd’hui faire de la prison préventive sur la simple dénonciation d’un fasciste. Cette mesure est totalement injustifiée : Antonin ne s’est jamais soustrait à la convocation de la police ou d’un juge. Elle vise donc à briser moralement et physiquement un militant politique et son entourage pour ce qu’ils représentent.
En effet, c’est bien ce que représente politiquement Antonin qui est ici attaqué, réprimé. En fait, c’est à la fois la capacité de faire face, de manière unitaire, à la montée des groupuscules d’extrême-droite que les ponts qu’Antonin et ses camarades ont construits entre le mouvement syndical, les quartiers populaires et la jeunesse qui sont ici dans le viseur de l’Etat. Il s’agit d’un acharnement contre quelqu’un qui représente une génération de jeunes militants, en lutte contre les violences policières et l’extrême-droite, et plus généralement contre les attaques anti-sociales des gouvernements successifs. Une jeunesse qui s’oppose à un système qui n’a rien d’autre à offrir que la répression et la précarité.
Le 2 août 2019, une juge des libertés et de la détention prononçait un jugement qui rendait impossible de maintenir en prison Antonin au-delà du 17 août 2019. Antonin doit cependant être mis sous contrôle judiciaire et avec un bracelet électronique.
Mais le parquet, c’est-à-dire le pouvoir politique, a fait appel de cette décision. Antonin sera donc de nouveau jugé le 12 août prochain par une cour d’appel. Nous soulignons, là encore, la rapidité de la procédure d’appel qui intervient avant le 17 août afin qu’Antonin ne puisse voir le jour en dehors de la prison.
Nous ne sommes pas dupes des raisons politiques de l’enfermement de notre camarde et nous ne pouvons rester passifs face à un tel acharnement. Voilà pourquoi des militants de la Tendance Action Collective et Luttes Étudiantes de l’UNEF se rendront au tribunal lundi prochain à 13h. Voilà pourquoi nous appelons toutes les organisations syndicales, politiques et associatives à en faire autant et à rédiger, dès aujourd’hui, un maximum de communiqués de soutien.
Liberté pour Antonin Bernanos ! Abandon de toutes les poursuites !
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