FACE AU CORONAVIRUS ET LA FERMETURE DES UNIVERSITÉS :

Non aux examens en ligne gérés par des entreprises privés !
Report immédiat des examens, stages et rendus de master !

Ce lundi 16 mars marque le premier jour de la fermeture totale des universités face à la menace du coronavirus. Dans cette situation, les universités se préparent à étendre le télétravail pour le personnel, ainsi qu’à organiser massivement des cours dématérialisés et des examens en ligne.

Ces cours en ligne renforcent les inégalités entre les étudiant-e-s. La fermeture des bibliothèques universitaires et municipales, les invitations à quitter les résidences universitaires émises par les CNOUS et les inégalités dans l'accès au numérique ne permettent pas d'étudier dans des conditions acceptables. Les conditions d'études des étudiant-e-s vivant ou revenant chez leurs parents vont également être dégradées, notamment à cause du confinement : frères et soeurs n’étant pas à l’école, parents en télétravail, pas de lieu calme pour étudier leurs cours etc ...

De plus, nous sommes majoritairement salarié-e-s en parallèle de nos études, et notamment dans la grande distribution alimentaire. 

Malgré la fermeture des restaurants, nombre d'entre eux restent ouverts pour la vente à emporter et les employeurs se réjouissent de la fermeture des universités. Les sollicitations et pressions accrues pour effectuer des heures supplémentaires entrent en contradiction avec les études. Nous ne devrions pas avoir à choisir entre suivi des cours ou perte d’emploi !

Enfin, nous refusons que la gestion des examens soit gérée par le privé. En effet, une note du ministère de l’ESRI “Plan de continuité pédagogique” (https://urlz.fr/c5vk) prévoit (pages 4 & 5) d’organiser des examens à distance avec "télésurveillance" via des prestataires privés, comme TestWe tarifant un examen à 17€ par étudiant-e. À l'Université de Nanterre par exemple, si les 6752 étudiant-e-s de L1 devaient passer leur examens de Grands Repères via ce prestataire cela reviendrait à 114 784€ l’examen pour une université au budget déjà bien affaibli. Imaginez le coût que cela engendrerait de faire passer les 6 ou 7 UE d’un semestre avec ce prestataire à tou-te-s les étudiant-e-s d’une université! Cette argent devrait être utilisé pour soutenir immédiatement les hôpitaux et urgences!

Cette même note renvoie aux étudiant-e-s, dont plus d'un-e sur cinq vit sous le seuil de pauvreté, “la responsabilité des conditions techniques, matérielles et opérationnelles du déroulé de l’examen à leur domicile”. Une mauvaise connexion wifi entraînerait alors l'ajournement de l'étudiant-e à son partiel ? Cette proposition est un scandale ! Il faut le report immédiat de tous les examens !

C’est pour ces raisons que nous demandons la suspension immédiate des examens et de toutes formes d’évaluations jusqu’au « retour à la normale » du fonctionnement des Universités. Examiner les étudiant-e-s dans ces conditions pénaliserait les étudiant-e-s les plus défavorisé-e-s. Nous n’allons pas nous opposer à ceux qui souhaiteraient suivre ou dispenser des cours en ligne. Mais nous nous opposons fortement à toutes formes d’évaluation dans ce contexte. Nous appelons les étudiant-e-s à refuser toute formes d’examens ou de partiels en ligne et à le faire savoir directement par voie de mail à leur Présidence, à leurs UFR et à leurs enseignant.e.s.

La durée de l’épidémie et des mesures de confinement sont incertaines. La prolongation durant plusieurs semaines voire plusieurs mois est même l'objectif visé par les mesures de confinement afin d'éviter une saturation trop importante des hôpitaux. En cas de prolongation des fermetures d'Universités, la validation automatique du semestre serait la seule mesure cohérente à prendre. C'est la seule option qui éviterait de faire payer doublement aux étudiant-e-s les conséquences de cette situation. Il serait malhonnête de penser que la tenue formelle des examens annulera les conséquences de cette crise sur notre parcours universitaire. La validation automatique est la seule mesure qui permet aux étudiants de poursuivre leurs cursus sans entraver le déroulement du calendrier universitaire.

Concernant les stages, nous réclamons soit leur report, soit la neutralisation des “UE de mise en situation professionnelle” - comme cela est par ailleurs envisagé dans le “Plan de continuité pédagogique” - y compris pour les DUT ou Licences professionnelles. Quant aux master, les possibilités de poursuivre la recherche n'étant pas garanties, nous réclamons le report des rendus de mémoires !

Enfin, nous réclamons une année de bourse supplémentaire pour les étudiant-e-s boursier-e- dont l’année universitaire est particulièrement entravée et ainsi que pour les étudiant-e-s percevant des bourses doctorales.

Ces mesures impliquent la suspension de toutes les candidatures en Master (eCandidat) et en Licence (Parcoursup) ainsi que le report de ces échéances. Prétendre pouvoir maintenir ces dispositifs de sélection à l’entrée des filières dans un contexte de crise sanitaire, où les conditions d’études des étudiant-e-s et lycéen-ne-s sont fortement perturbées, ne fait qu’accroître le stress et l’angoisse des jeunes.

Bien évidemment, nous apportons tout notre soutien aux personnels qui feront le choix d'exercer leur droit de retrait, et exigeons le paiement total des personnels étudiants salariés, vacataires, contractuels ou titulaires.

Nous affirmons une fois de plus notre soutien aux salarié-e-s, en dehors de l’Université, qui, travaillant dans des conditions insalubres, exerceront leur droit de retrait. Il est urgent d'allouer des moyens pour assurer le fonctionnement des hôpitaux et garantir l’accès à des dépistages gratuits pour tou-te-s. Le gouvernement refuse depuis le début de la grève des personnels soignants la création des 10 000 postes nécessaires à l’hôpital et multiplie les attaques contre les services publics : comment accorder notre confiance à ceux qui portent la principale responsabilité dans la gravité de la crise actuelle. Toutes les organisations syndicales et politiques devraient se réunir en urgence pour budgétiser les moyens nécessaires dans le service public puis revendiquer ces moyens. Nous devons exercer la pression maximale sur l’Etat pour que ceux-ci soient alloués.


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