Les jeunes n’ont pas à payer la crise !

Bulletin N°1 de la Tendance Action Collectives et Luttes Etudiantes

La crise sanitaire du COVID-19 et la crise économique qu’elle a engendrée entraînent des conséquences sociales majeures. En cette rentrée, le gouvernement n’a rien mis en place pour répondre à l’aggravation des conditions d’études et d’existence de la jeunesse. Or, il a mis beaucoup de moyens pour aider les entreprises milliardaires. Pourquoi aurions-nous encore à payer les conséquences de leur crise tandis que d’autres continuent de s’enrichir ?

La précarisation de la jeunesse s’aggrave !

En cette période de crise sanitaire, le monde entier connaît une dépression économique dont le confinement a été l’accélérateur. Les jeunes subissent de plein fouet les conséquences de cette crise. Nous avons été les premiers à se faire licencier de nos emplois, forcés de nous reposer sur le revenu de la famille ou des aides sociales. D’après une enquête de l’Observatoire de la vie étudiante1, parmi les étudiants qui travaillent, c’est à dire 1 étudiant sur 2, 36% ont interrompu leur activité rémunérée, entraînant en moyenne une perte de 274 € par mois. 1 étudiant sur trois déclare avoir eu des difficultés financières et seuls 24% de ces étudiants ont reçu des aides du CROUS ou de leur établissement. Or, des milliards ont été débloqués pour les grandes entreprises, dont 100 milliards de plus pour cette rentrée. Cet argent, offert soi-disant pour créer de l’emploi, n’a en rien réglé le problème : de plus en plus de jeunes et salariés perdent leur travail. Nous exigeons la création d’un pré-salaire étudiant, financé avec l’impôt sur la fortune, seul moyen pour que les jeunes n’aient pas à payer la crise et puissent étudier sans avoir besoin de se salarier.

Refusons la sélection au cours de nos études : exigeons le maintien des rattrapages et de la compensation

L’arrêté Licence de 2018 a autorisé les universités à supprimer ou modifier des droits essentiels pour la réussite étudiante, comme la compensation entre les matières, les rattrapages, ou le droit au redoublement parmi d’autres. Depuis sa publication, les Présidences d’universités tentent de supprimer ces droits fac par fac, comme c’est le cas en ce moment à Nanterre ou à Lille. A l’heure où la crise pousse davantage de jeunes vers la précarité et rend plus difficile la possibilité de poursuivre ses études, il est indispensable de maintenir ces droits et de les renforcer. Supprimer ces droits aura comme conséquence de pousser plein de jeunes en dehors de la fac, et donc d’accentuer la sélection au cours de la licence. C’est cela l’objectif de la Ministre Frédérique Vidal.  Nous exigeons la suppression de l’arrêté Licence de 2018 et le maintien à l’échelle nationale de tous ces droits.

Pour faire face à une rentrée “COVID-19” : augmentons les budgets des universités !

Il est possible de tenir une rentrée en présentiel sans exposer les étudiants et personnels au risque de COVID. Mais cela nécessite une augmentation du budget alloué aux universités ! La Ministre assure qu’elle privilégie le présentiel, qu’elle pense aux étudiants… en réalité la plupart des universités font, au mieux, du 50/50, au pire, du 100% en distanciel ! Ce mode d’enseignement et d’évaluation est des pires car il pénalise les étudiants qui n’ont pas d’espace de travail calme chez eux (28% pendant le confinement) ou une bonne connexion wifi (39%)2, accentuant le décrochage universitaire. Nous refusons cette rentrée au rabais. En prenant l’argent donné aux grandes entreprises on peut tenir une rentrée fournie de masque gratuits, de cours en petits effectifs, en embauchant du personnel, avec des locaux propres, etc… Le SNESUP-FSU, principal syndicat des enseignants, calcule qu’il faudrait un plan d’urgence de 900 millions € pour l’année 2020-2021 avec le COVID. Soit l’équivalent de 1% du plan de relance pour les entreprises !

Nous exigeons la mise en place de ce plan d’urgence et l’augmentation pérenne du budget pour les universités !

Notes

1-http://www.ove-national.education.fr/wp-content/uploads/2020/07/La-vie-de%CC%81tudiant-confine%CC%81-enque%CC%82te-2020.pdf, page 9

2-D’après la même enquête, page 16

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