Après l’assassinat de Samuel Paty, pas d’union nationale avec ce gouvernement répressif et islamophobe


Extrait du bulletin N°4 de la Tendance Action Collectives et Luttes Etudiantes

Vendredi 17, dans un contexte de fuite en avant répressive gouvernemental, un enseignant d’histoire-géographie a été assassiné à Conflans. Cet acte ignoble et réactionnaire a suscité peine et colère bien au-delà du personnel enseignant. Dans un contexte qui appelait au recueillement et au soutien aux proches de la victime, le gouvernement a choisi d’instrumentaliser ce drame pour avancer sa propagande islamophobe et son projet de loi raciste « visant à renforcer la laïcité » et à lutter contre de soi-disant “séparatismes”. Depuis les déclarations et actes islamophobes se multiplient : menace de dissolution du “Collectif contre l’islamophobie en France”, menaces policières, Darmanin contre les “rayons communautaires dans les supermarchés, etc. Christophe Barbier, meilleur allié du gouvernement, en a profité pour dire qu’il fallait “profiter de cette tragédie pour modifier la Loi Avia”, loi s’attaquant justement à la liberté d’expression, mais aussi pour modifier la constitution.

Blanquer, ministre de l’Éducation Nationale, a ainsi profité de l’émotion suscitée pour s’ériger en chantre de la liberté d’expression, alors même que la semaine précédente il traînait en commission disciplinaire 4 enseignant-e-s de Melle qui s’étaient exprimé-e-s, et mobilisé-e-s contre la réforme du bac. Dans les rassemblements organisés sous le sceau de l’unité nationale, des membres du gouvernement et de la droite sont venus promouvoir leurs politiques réactionnaires et anti-sociales. Présentes pour exprimer la solidarité des étudiant-e-s avec le personnel enseignant, la présidente de l’UNEF, et notre camarade Maryam Pougetoux ont ainsi été huées par les racistes, venus en nombre au rassemblement parisien.

Cette ambiance nauséabonde nous rappelle une fois de plus que pour défendre la liberté d’expression et l’ensemble de nos droits, nous ne pouvons compter que sur nos propres forces. Nous ne partagerons pas nos émotions avec ceux qui méprisent chaque jour le service public de l’éducation, les enseignants et enseignantes en leur payant des salaires de misère et en sabotant leurs conditions de travail.

Nous ne défendrons pas la liberté d’expression aux côtés de ceux qui la répriment, la matraquent, la condamnent au quotidien. En effet, ce sont les mêmes dirigeants venus clamer leur attachement à l’école républicaine, à la liberté d’expression, qui chaque jour dégradent nos conditions de vie et d’études, qui chaque jour cherchent à faire taire toute opposition à leur politique.

Cette année encore, ils appliquent une sélection sociale, raciste et sexiste à l’entrée des licences et masters. À Nanterre où plus de 800 cas ont été recensés par les militant-e-s de l’UNEF, la présidence n’a accepté qu’une cinquantaine d’inscriptions alors que la cinquième semaine de cours s’achève bientôt. À Grenoble, la présidence a refusé d’accorder la moindre inscription et se prépare à imposer un plan d’austérité entraînant 55 suppressions de postes par an pour les 10 prochaines années. Macron lui même a cherché à revenir sur ses annonces en tentant de priver les bénéficiaires des APL de l’aide dérisoire de 150€ agitée dans son discours du 14 octobre. Alors mobilisons nous contre les mesures répressives et pour imposer des moyens d’urgences et des embauches massives dans nos facs !

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