Face au COVID dans les facs, il faut des moyens ! Pas de fermetures, ni de distanciel !
Bulletin N°3 de la Tendance Action Collectives et Luttes Etudiantes
La situation était prévisible : les cas de COVID-19 se multiplient dans les universités. A Lille, par exemple, le nombre de cas dépasse les 200 personnes. Le ministère, les présidences d’universités, sont unanimes : la multiplication des cas est due à des contaminations extérieures, isolées, ou sont la faute des soirées étudiantes (toutes quasi-interdites par ailleurs). Pourtant, dans la quasi-intégralité des universités, les cours ont repris, et souvent dans des conditions particulièrement mauvaises. A Nanterre en droit, à Lyon 3, Paris 1 Panthéon-Sorbonne, et dans de nombreuses autres universités, les amphithéâtres sont bondés, et les étudiant-e-s s’entassent dans les couloirs et les salles de cours.
Les nouvelles déclarations du gouvernement n’arrangent rien à la situation. Après Dauphine restée 100% en distanciel, Science-Po fermée mi-septembre, c’est au tour de la Faculté des arts, lettres, langues et sciences humaines (ALLSH) d’Aix-Marseille de passer en distanciel. Dans l’ensemble des universités, les présidences préparent peu à peu, la mise en distanciel total. Nous le voyons déjà, dans les universités où les cours se font de manière hybride (à moitié à distance et à moitié en présentiel) les conditions d’études sont tout sauf optimales : cours en PDF en raison des non captations, diffusion des vidéos en non-simultané, cours audio de mauvaise qualité, espaces de cours en ligne médiocres, etc. Sans même parler des étudiant-e-s qui, de par la précarité accrue que connaît notre génération, n’ont pas de matériel informatique adéquat, pas d’espace de travail suffisant, ou même de temps pour leurs cours, de par leur activité salariée. Dans cette situation, les règles sur la limitation du nombre d’absences doivent être supprimées dans l’ensemble des universités !
Face au coronavirus, ce n’est ni la mise en place du distanciel, ni les cours surchargés qui règleront la situation. L’enjeu est de garantir des cours en présentiel, pour tou-te-s, chaque semaine, dans les conditions les plus optimales. Pour la rentrée le gouvernement, avec son plan de relance, prévoit 6.5 milliards pour l’Enseignement Supérieur et la Recherche, dont 5.5 milliards serviront à financer des appels à projet, créant toujours et encore des inégalités importantes entre les universités ! Ce dont nous avons besoin c’est d’un plan d’urgence et l’augmentation immédiate et pérenne du budget de l’ESR, jusqu’à 2 milliards (1 milliard pour la recherche, 1 milliard pour l’enseignement). C’est cet investissement massif dans l’enseignement supérieur qui sera nécessaire afin de permettre des embauches, et le dédoublement des cours tout en respectant les gestes barrières et les distanciations sociales.
Plus largement, ce n’est pas fermer les bars à 22h, ou interdire les rassemblements de plus de 10 personnes, qui changera la situation, quand on s’entasse dans les trains, des métros, des amphis ou des lieux de travail. Nous exigeons des masques pour toutes et tous, gratuits, en libre service et la distribution de gel hydro-alcoolique dans l’ensemble des lieux d’études et de travail ! Et un investissement d’ampleur dans les hôpitaux et les services de santé, et une réelle politique de tests, avec suffisamment de réactifs dans les laboratoires !
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