Le couvre feu pour cacher l’inefficacité de la politique sanitaire de Macron et restreindre nos libertés

Bulletin N°4 de la Tendance Action Collectives et Luttes Etudiantes

Ce mercredi 14 octobre, Macron a annoncé la mise en place d’un couvre-feu dans 9 métropoles, à partir de 21h. Cette mesure (utilisée durant la guerre d’indépendance algérienne, les révoltes de 2005 et le mouvement des gilets jaunes à La Réunion), soi disant sanitaire, est aussi peu efficace que répressive. Le couvre feu n’a comme but central que de masquer l’échec total du gouvernement dans la gestion de la crise sanitaire : effondrement d’une politique de dépistage désorganisée, aucun plan d’ouverture de lit dans les hôpitaux, aucun réel recrutement de personnels pour faire face à l’épidémie. La priorité du gouvernement n’est pas notre santé, mais celle de l’économie. « L’objectif c’est de pouvoir continuer à avoir une vie économique », “que nos citoyens continuent à travailler”a affirmé le chef de l’État, assumant donner la priorité absolue aux profits. Le message est clair : allez au travail, allez à la fac, en cours, mais n’ayez plus d’autre forme de vie sociale ; l’économie doit tourner.

Il n’est pas anodin que Darmanin, (ministre de l’intérieur accusé de viol), ait annoncé une hausse de €325 millions du budget de la police la veille des annonces de Macron, pour pouvoir imposer plus drastiquement le couvre-feu. Instauré en Guyane depuis mars, le couvre-feu s’est avéré inefficace – 45 000 cas confirmés ayant été recensés soit 15 % des habitant-e-s – et répressif, avec plus de 13 000 procès verbaux dressés. À Lille, près de 30 procès verbaux ont été dressés durant la première nuit de couvre-feu.

Et comme si ce n’était pas assez, le projet de loi de finance (PLF) 2021, présenté par Bruno Le Maire le 28 septembre, prévoit une réduction de 1,3 % du budget de l’État une fois les mesures exceptionnelles du plan de relance retirées.

Dans les universités, alors qu’il aurait fallu au moins 1 milliard pour assurer une rentrée sûre, dans de bonnes conditions, sans basculement vers les cours en ligne et sans sélection, le gouvernement a choisi de n’allouer que €180 millions, répartis sur deux ans, pour créer des places dans l’enseignement supérieur. Ce dont nous avons besoin c’est d’un plan d’urgence et l’augmentation immédiate et pérenne du budget de l’ESR, jusqu’à 2 milliards (1 milliard pour la recherche, 1 milliard pour l’enseignement). C’est cet investissement massif dans l’enseignement supérieur qui est nécessaire afin de permettre des embauches, et le dédoublement des cours tout en respectant les gestes barrières et les distanciations sociales.

Dans la même logique, le gouvernement prévoit 900 millions d’euros d’économies dans les hôpitaux en 2021. Alors que nous sommes en pleine crise sanitaire, cette mesure est criminelle. Pour lutter contre l’épidémie de covid 19, il faudrait au contraire embaucher les 120 000 personnels soignants qui manquent à l’hôpital public, avec des revalorisations salariales de 300 euros pour tou.te.s. et recruter massivement dans les services publics pour permettre de fonctionner avec de plus petits groupes, assurer la fourniture de masques chirurgicaux gratuits et l’accès à des centres de dépistage publics.

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