Face à la crise sanitaire et à la précarité, la jeunesse ne sera pas ‘‘une classe qui se tient sage’’ !‘‘


Bulletin N°6 de la Tendance Action Collectives et Luttes Etudiantes

Malgré l’échec du gouvernement à empêcher une deuxième vague, celui-ci n’a rien annoncé de nouveau lors de sa dernière conférence de presse du jeudi 12 novembre. Aucun investissement financier dans la santé. Pas de moyens supplémentaires pour l’éducation ou les universités. Aucun protocole sanitaire à la hauteur des enjeux. Bref, rien contre la dégradation de nos conditions de vie et d’études et aucun plan face à l’épidémie. Seul domine le pseudo-confinement.
Les examens en ligne creusent les inégalités !

Dans cette situation, de très nombreuses universités s’apprêtent à nouveau à mettre en place des examens en ligne pour ce semestre. Pourtant, le premier confinement l’a montré : tou-te-s les étudiant-e-s n’ont pas les mêmes conditions de vie, et le confinement renforce les inégalités. Selon le rapport de l’Observatoire de la vie étudiante, 28% de jeunes déclarent avoir été confronté.e.s à un manque de calme pour travailler chez eux lors du premier confinement ; 39% indiquent avoir eu des problèmes de connexion internet ; 57% des étudiant.e.s déclarent que le premier confinement avait eu un effet négatif, voir très négatif, sur leur poursuite d’études.

Mettre en place des examens en ligne, c’est accroître les inégalités et renforcer la sélection sociale. Le gouvernement a donné plus de 475 milliards d’euros aux entreprises en exonération de cotisations patronales, en prêts bancaires ou en crédits d’impôts. Cet argent devrait servir à augmenter les budgets des universités à la hauteur des besoins. Il faut un plan d’urgence dans les universités, pour permettre des embauches, des examens en présentiel pour toutes et tous en janvier sans mettre en danger les étudiant-e-s ou les personnel-le-s ni contribuer à la propagation plus générale de l’épidémie.

La LPR, c’est l’aggravation de la précarisation et de la privatisation des universités !
Le 9 novembre, une commission mixte paritaire du Parlement a validé la Loi de programmation de la recherche avant un vote définitif à l’Assemblée nationale. La LPR est loin d’être une réponse aux problèmes de budgets que vivent les universités depuis des années. Cette loi renonce même à l’objectif d’allouer 1% du budget de l’Etat à la recherche publique à l’horizon 2030. Plus encore, cette loi va renforcer la précarité des personnel-le-s avec la mise en place généralisée de contrats précaires mais aussi la privatisation de la recherche avec un financement par appels à projets. D’après le SNESUP-FSU, il faudrait une augmentation budgétaire de 3 milliards par an pendant 10 ans pour avoir un service public de l’enseignement supérieur et de la recherche de qualité. Encore une fois, ce n’est rien comparé aux 475 milliards donnés chaque jour aux entreprises.

Le gouvernement veut faire taire la jeunesse
En ajoutant un amendement à la LPR qui punit de 3 ans de prison et de 45.000 euros d’amende « le fait de pénétrer ou de se maintenir dans l’enceinte d’un établissement d’enseignement supérieur sans y être habilité », le gouvernement cherche à intimider et réprimer toute tentative de protestation sur les facs. Ainsi, en réalité, c’est toute entrave au bon fonctionnement de l’institution qui sera pénalement répréhensible. Cet amendement, visant à pénaliser les envahissements de conseils, les blocages ou les occupations, ne porte pas juste atteinte à la liberté d’expression et la liberté syndicale. Il tente d’empêcher les étudiant-e-s de défendre leurs droits en criminalisant des modes d’action historiques des mobilisations étudiantes. De Mai-68 au CPE en 2006 en passant par la loi Devaquet en 1986, c’est toujours par la lutte que nous avons arraché des victoires et que nous continuerons d’en obtenir !

Il n’est en rien anodin de faire passer ce genre d’amendement, dans le même contexte où le gouvernement cherche à pénaliser le fait de filmer, diffuser des images de policiers. Cette loi, dite ‘‘sécurité globale’’, va renforcer l’impunité policière en empêchant la diffusion d’image de policiers tout en favorisant la surveillance généralisée par drones dans les manifestations.

Face à Macron, organisons-nous !
Face au renforcement de la précarité étudiante, à la dégradation de nos conditions d’études, et à la mise en danger de notre santé dans le cadre de la crise sanitaire, la jeunesse ne saurait être « une classe qui se tient sage ».

Les lycéen-ne-s et les enseignant-es nous ont montré la voie, il y a une nécessité de s’organiser collectivement, de se mobiliser toutes et tous ensemble face à Macron et sa politique antisociale. L’heure est à la construction d’un mouvement de l’ensemble de la jeunesse et des salarié-e-s. Les rassemblements et manifestations contre les loi liberticides, notamment autour du 21 novembre prochain, seront un point d’appui important pour construire cette riposte. Soyons nombreux ce jour-là et ceux qui suivront !

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