Nanterre : La Présidence supprime les rattrapages dans certaines filières et prévoit des mesures austéritaires à venir ! Exigeons le maintien de nos droits !

Communiqué de la TACLE Nanterre

Nous venons de découvrir, cette semaine, que certaines filières ont supprimé le droit à une seconde session de rattrapage pour certaines matières. En effet, la Présidence de M. Gervais-Lambony a fait voter courant novembre les livrets pédagogiques. Ces livrets, affichés sur le site de l’Université, définissent le contenu des formations et précisent les modalités d’évaluation pour chaque matière (EC). Ainsi, en relisant attentivement ces documents nouvellement votés, nous découvrons que certaines matières n’affichent pas le droit à une seconde session de rattrapages alors que celle-ci était présente dans les livrets de l’année dernière.

Nous apprenons également que certaines filières ne prévoient plus de modalités d’examen pour les étudiant·e·s en dérogatoire (contrôle terminal). Ce qui veut dire que ces étudiant·e·s, souvent salarié·e·s, seraient obligé·e·s de suivre le contrôle continu alors qu’ils ne peuvent pas. Autant le dire clairement : “on empêchera les étudiant·e·s salarié·e·s de valider leurs années”. Nous sommes actuellement en train d’éplucher tous les livrets pédagogiques afin de faire une présentation détaillée d’ici janvier des filières qui sont touchées par ces modifications.

Jusqu’à cette rentrée 2020/2021, les rattrapages étaient obligatoires dans toutes les matières. Or, l’ancien président de l’Université a fait adopter de nouvelles Modalités de contrôles des connaissances et des compétences dit “M3C” (le texte qui cadre nos modalités d’évaluations), où la tenue des rattrapages n’est pas obligatoire mais laissée au bon vouloir des départements et UFR. De même, ce texte a aussi supprimé la compensation intégrale (toutes nos UE ne se compensent plus entre elles mais que entre bloc d’UE) et la semaine de révision, parmi d’autres droits (pour une présentation plus détaillée, allez lire notre texte explicatif https://urlz.fr/dx8R). Nous avons demandé à M.Gervais-Lambony, le nouveau Président, de revenir sur cette décision et de rétablir ces droits, mais jusqu’ici il ignore nos demandes. Il est temps de nous mobiliser pour imposer ces droits !

Les deux confinements successifs ont été des périodes particulièrement difficiles pour les étudiant·e·s. Augmentation massive de la précarité, stress, dépression, décrochage, épuisement, difficultés à suivre les cours en ligne quand ils existaient (pour celles et ceux qui pouvaient techniquement les suivre) : autant de signes montrant la dégradation accrue de nos conditions d’études et de vie.

En quoi la suppression des rattrapages, des semaines de révision et de la compensation intégrale viendrait améliorer cette situation ? En rien du tout ! Au contraire, à l’heure où la précarité étudiante s’accroît, supprimer ces droits revient à condamner tout un tas d’étudiant·e·s, surtout ceux qui travaillent, à abandonner leurs études. D’autant plus que le distanciel et les examens en ligne se font dans des conditions très difficiles pour beaucoup d’étudiant·e·s. Supprimer ces droits, c’est renforcer la sélection au cours de nos études !

Enfin, nous avons appris lors du dernier Conseil d’Administration que le budget de l’Université Paris-Nanterre est déficitaire de 9 millions d’euros, ce qui veut dire que l’Université n’est pas en capacité de financer l’ensemble de ses fonctions. Ce déficit de 9 millions d’euros ne vient pas de nulle part : au niveau de l’État, la dépense par étudiant a chuté de 10% en 10 ans ! La Présidence sera donc probablement amenée, dans les prochaines semaines et mois, à faire des ajustements budgétaires. Très concrètement, cela veut dire soit réduire le nombre de places à la fac, soit supprimer du personnel ou des services… En bref, dégrader l’offre de formation ou la qualité de l’enseignement, de l’encadrement et des services apportés aux étudiant·e·s afin de dépenser moins d’argent. Alors que le confinement et le distanciel ont montré les grandes limites des Universités dans leurs capacités à accompagner les étudiant·e·s, au lieu d’augmenter massivement les moyens, nous risquons de rencontrer une dégradation significative de nos conditions d’études !

Nous nous opposons fermement à la dégradation de nos conditions d’études et à la suppression des droits étudiants, dont les rattrapages. Nous exigeons le maintien et la remise en place de tous les droits supprimés ou dégradés, la réouverture des Universités et un financement à hauteur des besoins pour l’Université Paris-Nanterre.

Le seul moyen par lequel nous pourrons maintenir ces droits, c’est la grève et la mobilisation massive. En décembre 2018, grâce à la grève étudiante nous avons réussi à empêcher la mise en place des frais d’inscriptions pour les étudiant·e·s étranger·e·s. Aujourd’hui, c’est avec cette même méthode que nous pourrons obtenir le maintien de ces droits !

Dans les prochains jours, nous proposerons aux organisations étudiantes le lancement d’une campagne unitaire à la rentrée afin de préparer une mobilisation d’ampleur à Nanterre. Nous appelons les étudiant·e·s à faire circuler dès maintenant cette information et à se tenir prêt à la rentrée !

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