Le gouvernement fait mine de se préoccuper… puis nous retire les APL ! Préparons dès maintenant le printemps social !

Bulletin de la Tendance Action Collective et Luttes Étudiantes de l’UNEF N°9

C’est dur d’avoir 21 ans en 2021”. Vidal a osé cette formule, alors que les queues d’étudiant-e-s devant les soupes populaires ou les distributions de nourritures s’allongent, que la détresse et le ras le bol des étudiant-e-s ne cessent de croître. Depuis des mois rien n’est fait pour les jeunes, rien n’est fait pour améliorer la condition des étudiant-e-s. Le gouvernement commence à comprendre que ce n’est pas à coup de grandes phrases du type “Ce que vous avez donné pour le pays, le pays vous le rendra” que la rage des étudiant-e-s, qui s’exprime chaque jours sur les réseaux sociaux, qui s’est exprimée dans les rues les 20 et 26 janvier, va se calmer. 

Des mesurettes pour calmer la colère.

Ces derniers jours, le gouvernement fait mine de se préoccuper des étudiant-e-s. Notre ministre Vidal, se rendant bien compte que ces envolées lyriques ne règleraient rien, nous a annoncé quelques mesures pour soit-disant améliorer la situation : ouverture des restau-U au delà de 18h, possibilité de se restaurer sur place, embauche de 80 psychologues, “chèque psy étudiant”, allocation ponctuelle de 500€ (avec un examen des raisons a posteriori). Si elles sont évidemment positives pour les étudiant-e-s qui doivent faire face à une hausse de la précarité, ces aides sont insuffisantes et ne calmeront pas nos galères.


Une baisse ignoble des APL

Dans le même temps, ce gouvernement qui fait mine de se préoccuper de la jeunesse, vient de mettre en place sa nouvelle réforme : un nouveau calcul des APL (Aide Personnalisée au Logement). Soit-disant plus « juste » et « équitable », cette réforme fait baisser les APL pour 6 millions de personnes. Bien loin d’une volonté de justice, cette mesure sert surtout au gouvernement à économiser entre 700 millions et 1,3 milliard d’euros par an. Les témoignages de détresse ne cessent de pleuvoir du côté étudiant. Pour certain-e-s la baisse est de 50€, pour des étudiant-e-s en alternance gagnant 1000€ par mois ils voient tout bonnement 390€ d’APL disparaître. Et ce ne sont que quelques exemples. Alors que des milliers d'étudiantes et d'étudiants font la queue tous les soirs pour manger, certain-e-s se retrouvent à sacrifier des pans importants de leurs budgets, voire même à rendre leurs appartements ! 

Si certain-e-s doutaient encore des intentions du gouvernement, la démonstration est claire. La politique de ce gouvernement est criminelle !


A quand une véritable reprise dans les universités ? 

Macron avait cru bon d’annoncer en grande pompe une reprise à 20% de présentiel pour l’ensemble des étudiant-e-s ce lundi 8 février, mais pour la majorité des étudiant-e-s la fermeture des universités et les cours en distanciel vont rester la norme. La reprise à 50% pour les L1 avait déjà été très peu appliquée, faute de moyens humains et financiers d’ampleur pour l’organiser. La faible reprise à 20% s’annonce quasi-inapplicable pour les mêmes raisons. Nous le réaffirmons : il est possible, et nécessaire, de rouvrir les universités dans le respect total des gestes barrières. : le SNESUP-FSU, principal syndicat enseignant, estimait à quasi 1 milliard la somme nécessaire pour garantir une année 2020-2021 en garantissant des places pour tou-te-s et le respect des mesures sanitaires... Cette somme représente moins de 0,2% des 580 milliards d’euros versés aux grandes entreprises depuis le début de la pandémie.


Après le 4 février, faisons converger nos colères !

Après les manifestations des 20 et 26 janvier, dans lesquelles les étudiant-e-s ont exprimé très largement leur ras-le-bol et leur colère, la journée de grève interprofessionnelle du 4 février a été un temps fort dans la situation. Étudiant-e-s et salarié-e-s ont manifesté côte à côte exigeant la réouverture des universités, des moyens pour la jeunesse, l'arrêt des plans de licenciements et des augmentations de salaires. Mais ne nous faisons pas d’illusions, il faudra plus qu’une journée de grève pour obtenir satisfaction. L’enjeux pour les étudiant-e-s est de construire un mouvement d’ensemble face à ce  gouvernement. Dans nos lieux d’études, il nous est essentiel de nous regrouper, de nous organiser, contre la destruction de nos conditions de vie et d’études, refusant le non-avenir qui nous est réservé. Mais plus largement, nous devons œuvrer à la construction d’un printemps social, d’une grève générale pour mettre un coup d’arrêt à Macron ! Partout la colère contre la politique du gouvernement s’exprime, l’enjeux est à la convergence de ces colères pour faire plier Macron et sa clique ! Nous refusons d’être une génération sacrifiée !


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