Nous n'avons pas besoin "d'enquête" contre "l'islamo-gauchisme" mais de moyens pour en finir avec la précarité et pour rouvrir les universités !
Ce gouvernement brille une fois de plus par sa complaisance avec l'extrême-droite. Cette fois-ci c'est au tour de Vidal d’annoncer sur CNEWS - pas de meilleur lieu pour le faire ! - l'ouverture d'une "enquête" dirigée par le CNRS au sujet de "l'islamo-gauchisme". D'après la Ministre, un spectre hanterait les universités, celui d'un courant de recherche dont le but serait systématiquement de "regarder toujours tout par le prisme de leur volonté de fracturer, diviser, désigner l'ennemi". Vidal pointe du doigt les très nombreux enseignants-chercheurs qui ont tout simplement le mérite de soulever le très sombre passé colonial de la France, le racisme et l’islamophobie au sein de ses institutions, notamment de la Police, et toutes les inégalités de race, genre et classe qui existent dans la société et que nous devons combattre. Pour la Ministre de l'Enseignement supérieur, ceci ne ferait pas partie de la "recherche scientifique" mais plutôt de "l'opinion" ou du politique. Pire encore, ces courants de recherche seraient complaisants avec la montée de "l'islam fondamentaliste" et de l'obscurantisme religieux.
Ne soyons pas dupes : si la Ministre fait de "l'islamo-gauchisme" son cheval de bataille, comme le font Darmanin (ministre de l'Intérieur accusé de viol) ou Blanquer (destructeur de l’école publique), c'est pour satisfaire l'agenda politique du gouvernement. Tout d'abord, pour justifier la mise en place de réformes profondément islamophobes et autoritaires, comme c'est le cas pour la loi séparatisme qui prévoit, sous-prétexte de lutte contre "l'islamisme", un contrôle accru des minorités religieuses et de toutes associations, indépendamment du fait qu'elle soit confessionnelles ou non.
Et surtout, Vidal cherche à détourner le débat pour ne pas traiter de son bilan dramatique dans les universités. A l'heure où des étudiant.e.s décrochent par milliers, où beaucoup ont perdu toute forme de revenu et où les suicides augmentent, la priorité de la Ministre c'est d'ouvrir une "enquête" sur "l'islamo-gauchisme"?
Le problème dans les Universités, ce n’est pas les musulman.e.s ou les chercheurs progressistes. C'est l'absence de cours en présentiel, l'isolement, la détresse, la faim, la précarité voire même la misère de certain.e.s étudiant.e.s ! Toutes les dernières mesures annoncées par la Ministre (repas à 1€, aides ponctuelles, etc...) ne sont que des palliatifs à la situation actuelle. Ce qu'il nous faut, c'est un investissement d'ampleur dans les universités, pour financer une reprise en présentiel bien plus importante que le 20% actuel auquel très peu d'étudiant.e.s ont droit. Ce qu'il nous faut, c'est la mise en place d'un pré-salaire étudiant pour en finir avec la précarité étudiante. Plus largement, il est crucial de mettre fin à toute politique sélective à l’université.
Ce combat là nous le mènerons, tou.te.s ensemble, indépendamment de nos nationalités ou croyances, pour que notre génération n'ait pas à payer les conséquences de cette crise dont nous n’avons pas la responsabilité. Nous appelons à poursuivre la mobilisation qui a débuté en janvier dans les facs pour exiger ces mesures !
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