“AMENDEMENT UNEF” : LE SÉNAT VEUT POUVOIR DISSOUDRE DES SYNDICATS ÉTUDIANTS ! Rejetons la loi séparatisme !

Alors que le texte du «Projet de loi confortant le respect des principes de la République et de lutte contre le séparatisme » prévoyait déjà diverses dispositions visant surtout à conforter le climat islamophobe entretenu par le gouvernement et à contrôler et limiter les activités des associations et des organisations syndicales, le Sénat a adopté des amendements qui stigmatisent encore davantage les personnes de confession musulmane, interdisant notamment le port du voile pour les mères accompagnatrices de sorties scolaires, et il a également soumis de nouvelles dispositions permettant de faciliter la dissolution d’organisations associatives et syndicales.  Ainsi l’amendement rebaptisé  « amendement UNEF », car il fait suite aux polémiques attisées par le gouvernement, permettrait de dissoudre les organisations qui mettent en place des réunions permettant à des personnes d’échanger en non-mixité sur les discriminations dont ils sont victimes. Le Sénat a également mis à l’ordre du jour l’interdiction des prières dans les universités comme si c’était là un fléau qui plombe actuellement les étudiants  et non pas le manque de moyens, la sélection, les difficultés de concilier subsistance et études dans la 6ème puissance économique mondiale.   

Si le texte n’est pas définitif et doit encore passer devant la commission mixte paritaire lors de laquelle l’Assemblée a le dernier mot, il traduit les intentions de la droite, et du gouvernement, d'exercer un contrôle toujours plus grand sur les étudiants, afin de limiter toute forme de contestation.. Car si ces derniers amendements ont été proposés par le Sénat, c’est le gouvernement, avec ses diverses sorties sur “l’islamo-gauchisme”, qui lui a servi sur un plateau l’occasion d’avancer ces diverses mesures d’extrême droite. Derrière la volonté affichée de “protéger la République” contre les intégrismes, le gouvernement entretient la haine envers les musulmans. Avec ces mesures, comme cela fut le cas pour l'État d’urgence ou les assignations à résidence après les attentats de 2015, le gouvernement cherche à introduire l’utilisation de dispositifs sécuritaire et législatif - comme par exemple la possibilité de dissoudre des organisations syndicales ou associatives - qui pourrait dans l’avenir proche être utilisée contre le mouvement social. Le gouvernement craint l’organisation de la colère contre sa politique et entend se protéger par des mesures législatives et répressives avant que celle-ci n’explose, entretenant le climat raciste duquel émergent de telles propositions de lois et étendant le contrôle sur les activités et les possibilités  d’existence des organisations associatives et syndicales.     

Nous n’accepterons aucune restriction et aucun contrôle dans nos manières de nous organiser et nous combattrons ce projet de loi dans la rue et dans nos universités.

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