Lille : Contre la casse de nos conditions d'études, rassemblement jeudi 22 avril à 14h!

Depuis la rentrée, la présidence de l’université de Lille a mis en place des BCC (blocs de compétences et de Connaissances) qui sont issus de la réforme de l’arrêté licence en 2018 Cela a entraîné un taux d’échec très élevé au semestre dernier, par exemple en L2, on est passé de 70% à 40% de taux de réussite.  En effet, depuis septembre, la compensation intégrale n’existe plus, les rattrapages, le redoublement et l’enjambement ne sont plus de droit !


La compensation avant, ça voulait dire que toutes nos UE pouvaient se compenser entre elles. Maintenant, cette compensation est limitée aux seins des BCC. Ces BCC et leur nombre sont variables en fonction des filières, ce qui fait qu’il n’y a aucun cadrage de nos études, et il faut valider tous ces BCC en ayant plus de 10 de moyenne à chacun de ces blocs. Le problème, c’est que les conséquences de la suppression de la compensation se font sentir, et empêche une immense partie des étudiant.e.s de valider leur année. On peut avoir 12, 13, 14 voire 15 de moyenne générale et ne pas valider son semestre car on a eu 9,3 de moyenne à un BCC. 
Cette situation est dramatique. 

La réalité aujourd’hui, c’est que les effets de la réforme, ce sont des étudiant.e.s qui ratent leur semestre car ils travaillent, car ils sont précaires, que la crise sanitaire et les confinements ont empirés nos conditions d’études sans que rien ne soit fait pour les étudiant.e.s. C'est une politique de sélection voulue par le gouvernement : comme parcoursup, comme la sélection en master. La différence, c’est qu’ils assument maintenant une sélection sociale y compris au sein même d’une licence. 

Les rattrapages sont aussi remis en cause. Les rattrapages obligatoires n’existent plus nécessairement. Ils sont en partie remplacés par une seconde chance, qui n’est absolument pas cadrée, qui ne garantit pas l’anonymat, avec des sujets qui ne sont même pas tous les mêmes pour des étudiant.e.s d’un même groupe de TD. Dans certaines filières comme en informatique, c’est carrément une suppression des rattrapages ! 
Enfin, une fois qu’on aura pas validé nos semestres à cause de ses suppressions de droits, le redoublement et l’enjambement sont aussi menacés ! les conditions pour redoubler ne sont plus de droit : il faut désormais passer devant un jury qui détermine, en fonction de notre progression, ou de certains BCC validés, si on a le droit de redoubler. 

L’ensemble de ces attaques est inacceptable ! Alors que la situation sanitaire rend le suivi des cours et nos conditions d’existence encore plus difficile, on nous retire des droits fondamentaux pour augmenter la sélection ! Nous devons refuser ces mesures. 

C’est pourquoi nos élus étudiant.e.s dans les Conseils de l’Université vont soumettre des motions au vote pour exiger le retour de la compensation intégrale, des rattrapages, du redoublement et de l’enjambement. Tant dans la situation actuelle qu’après la crise, nous devons refuser d’être toujours plus attaqué et de voir nos droits supprimés, et les portes de la fac se fermer toujours plus aux étudiant.e.s des classes populaires, salariés ou précaires.

Pour soutenir le retour de ces droits, nous appelons à nous rassembler devant le siège de la fac le jeudi 22 avril à 14h. 

Ce rassemblement sera aussi pour s’opposer au projet d'Établissement public expérimental :
Car dans le même temps, la présidence poursuit son projet de renforcement de la sélection et de logiques de privatisation de l’université avec des projets comme l’EPE.  Ce projet, dont tu as peut-être déjà entendu parler, vise à rapprocher l’université et les grandes écoles comme l’école supérieure de journalisme, sciences po et d’autres.  Le but est d’en faire un “super-établissement” avec un label d’excellence et de monter dans les classements internationaux.  Le souci de ce rapprochement, c’est qu’il laisse la porte ouverte à de nombreux soucis; une possible augmentation des frais d’inscription. 
La voie a été ouverte par la mise en place de frais d’inscription différenciés pour les étudiant.e.s venu de l’extérieur de l’U.E: les prix sont passés de 170€ en licence à 2770€ en licence et à 3700€ en master. Cette réforme est évidemment honteuse, xénophobe et raciste et sera appliquée à lille à la rentrée.  Il est fort risqué que cela s’étende à l’ensemble des étudiant.e.s surtout avec ce rapprochement avec des écoles ayant des frais d’inscription très élevés. 

De l’autre côté, de nombreux  autres soucis se posent : une augmentation de l’autonomie des facultés, qui risque de créer des inégalités importantes au sein de la même fac avec des filières, des facultés d’élites et des facultés poubelles. 
Ainsi qu'une réduction de la démocratie universitaire, en effet la proportion d’élu.e.s chez les professeur, le personnel et les étudiant.e.s va se réduire alors que le nombre des représentant.e.s extérieurs, du monde politique, des entreprises va augmenter. 

Ce projet, qui va privatiser d’autant plus notre université, va être voté en conseil le 22.04, c’est pour cette raison que nous appelons à nous rassembler devant le siège de l’université à 14h ce jour là pour faire entendre nos voix et refuser la casse de nos conditions d’études !

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